Ludovic Pradier, qui avait commencé à militer dès l’âge de 15 ans, aurait fréquenté les illégalistes Jules Bonnot et Alexandre Jacob, puis aurait été arrêté pour insoumission.
Au début des années 1910, il était membre du groupe anarchiste d’Arles dont faisaient entre autres partie les frères Gauthier, Paul Gilles, les frères Trévant, Cheylan, Breysse et Paul Pradelle.
Dans les années 1920 il figura à la tribune de plusieurs réunions publiques comme celles organisées par l’Union anarchiste (UA) le 29 janvier et le 29 juin 1921, le 16 janvier 1926 pour l’amanistie et contre la guerre au Maroc, ou celle du 4 novembre 1926 dont l’orateur principal était Ghislain. Il fut le représentant de l’UA à la manifestation unitaire du 21 août puis au meeting unitaire du 23 août 1927 tenus à Nîmes pour protester contre l’exécution de Sacco et Vanzetti.
En 1923 il avait participé à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.
Les 12-14 juillet 1926, il avait été le délégué de la Fédération du Gard au congrès de l’UA tenu à Orléans où l’organisation avait pris le nom d’Union anarchiste communiste.
Dans les années trente, il constitua à Nîmes, où il demeura 19 rue Rouget de l’Isle puis 37 rue des Orangers, un groupe anarchiste avec André Prudhommeaux et collabora aux Cahiers de Terre libre. Dès le début de la révolution espagnole, il fut avec Célestin Barrial et Prudhommeaux l’un des responsables du Comité anarcho-syndicaliste qui se réunissait 10 rue Émile-Jamais et participa aux campagnes d’aides et de soutien puis à la création de la section nîmoise de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) en 1937 qu’il présida.
Les 15-16 août 1936 il avait été délégué à Toulouse au congrès constitutif de la Fédération anarchiste provençale (FAP) dont il fut nommé trésorier et dont Prudhommeaux fut nommé secrétaire.
Á la veille de la seconde guerre mondiale il demeurait chez sa compagne, Yvonne Raymond, 6 rue d’Angoulême, où il était l’objet d’une surveillance de la police et était inscrit sur la liste des “anarchistes français dangereux pour la séciruté nationale”.
Lors du déclenchement de la guerre, il fut arrêté par la police de Daladier et interné au camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne) où il aurait eu comme compagnon de détention Nguyen Ai Quoc, plus connu sous le nom de Ho Chi Minh. Lors de la débacle de juin 1940, il parvint à s’évader du camp et regagna Nîmes. Pendant l’occupation, il fut arrêté de nouveau par les autorités de Vichy puis participa à la Résistance avec les Espagnols du Midi de la France.
Après la guerre, il redevint président de la SIA de Nîmes, dont le local était situé 16 rue des Orangers, et prit part à la naissance de la section française de la CNT (Confédération nationale du travail) dont en 1949 il était le secrétaire de la 5e Union régionale. Il demeurait alors 24 rue de l’Etoile.
Le 25 novembre 1956 à Bruxelles, il fut avec entre autres Raymond Beaulaton, Louis Gallet, Fernand Robert et Guy Badot l’un des fondateurs de l’Alliance ouvrière anarchiste (AOA) et collabora à son organe L’Anarchie. Il était également membre de la Libre Pensée.
Ludovic Pradier mourut le 29 octobre 1972 à l’hôpital de Nîmes et fut enterré le 2 novembre, sans fleurs ni couronnes mais le cercueil recouvert d’un drapeau rouge et noir, en présence de délégations de la SIA, de la CNT-FAI, de l’AOA, de la Libre pensée et de l’UGT en exil. Il était au moment de son décès membre de la CNTF et président doyen de la SIA.