Arrivé en 1868 à Cherbourg où il demeurait 76 rue du Vieux pont, Jean Jacques Prémesnil (parfois orthographié Presmenil) s’était marié une première fois avec Adèle Luce, marchande de poissons, dont il avait eu un fils, Albert. Devenu veuf il s’était remarié en 1885 avec Pauline Mariage (décédée avant 1893).
Dès 1870 il s’était fait remarquer pour « ses idées exaltées », avait préconisé la Commune et se disait membre de l’Internationale. Vers 1883 ou 1884, il fut l’éditeur avec un nommé Picot du journal Le Prolo (Cherbourg) qui n’eut que quelques numéros. Il participait activement aux réunions publiques à l’occasion de chaque élection politique et municipale. Il se fit notamment remarquer en 1891 lors des réunions précédant l’organisation du transport des morts par corbillard, s’opposant violemment à l’administration et au gouvernement, ce qui le fit considérer comme l’un des principaux responsables des « désordres qui éclatèrent dans la rue ». Selon la police il s’opposait à la société mais « ne professait pas d’idées anarchistes comme les propage Le Père Peinard ». Il était toutefois, et depuis longtemps, sous surveillance.
Son fils Albert Ernest Alexandre (né à Valognes à l’automne 1866), qui avait été engagé volontaire pendant 5 ans au 36e Régiment de ligne à Paris et aux Bataillons d’Afrique et qui, selon la police, partageait les idées politiques de son père, avait également été mis sous surveillance en 1893, bien que considéré comme « non dangereux ». il était comme son père, ouvrier chaisier.
En 1893 un certain Jean François Presmenil (s’agit il de Jean Jacques ou d’un autre fils de Jean Jacques ?) était membre du groupe anarchiste fondé à Cherbourg en octobre 1891 par S. Lepaslier et était fiché comme « dangereux ».