Marié avec Ida Henriette Maurer et père d’un enfant, Felix Pra s’était réfugié à Genève où il demeurait rue Kleberg. Il était très lié au compagnon Antoine Pollet et participait avec ce dernier aux réunions tenues chez Moise Ardaine. Selon la police il passait « pour être le chef de file actuel des anarchistes français résidant à Genève » et lors des réunions était « l’un des orateurs les plus écoutés. ». Il aurait été très connu chez les compagnons de Lyon avec lesquels il était en correspondance ainsi qu’avec les journaux La Révolte et Le Père Peinard de Paris, auxquels il envoyait des notes de temps en temps.
Suite à la manifestation du 1er mai 1891 et des expulsion de plusieurs anarchistes, il s’était chargé de réunir les fonds nécessaires pour leur permettre de partir librement et avec le compagnon Jean Solari avait réuni près de 250 francs, qu’il avait remis aux expulsés Niquet, Kreutzfeld et Mari.
Le commissaire d’Annemasse le décrivait ainsi : « Agé de 36 ans ; taille 1m76 environ ; élancé ; cheveux bruns, longs et peignés en arrière ; yeux noirs ; imberbe ; accent du midi. Toujours très bien mis ; caractère très violent ».
Il avait quitté Genève en septembre 1891 pur aller à Nice où il s’était associé à Pollet qui venait d’y ouvrir un petit magasin de fromages. Toutefois dé le début décembre, pour des raisons d’argent, il aurait rompu avec lui et travaillait comme tailleur à domicile au 26 rue d’Angleterre dans le même immeuble que Pollet. Il ne recevait aucun journal mais était sous surveillance.