A l’automne 1885 François Martin était signalé dans les réunions du groupe La Vengeance dans le Ve arr.bondissement où il logeait rue Galande. A cette époque il fut chargé de faire imprimer un Manifeste « aux morts de faim ». tiré à 2000 exemplaires à répartir dans les groupes.
En novembre 1885 c’est lui qui aurait amené dans le groupe un jeune allemand que la police tentait d’identifier.
Il aurait été arrêté le 19 décembre 1885 avec 4 autres membres du groupe La Ven-geance pour affichage d’un placard appelant les ouvriers sans travail à une manifestation. Il avait été relaxé après quelques jours de prison préventive.
Le 11 janvier 1886, le groupe avait organisé, salle Gaucher rue de la Montagne-Sainte Geneviève, une matinée à son profit pour lui permettre de gagner Amsterdam ou Genève. Cette matinée, à laquelle Martin avait assisté avec sa compagne et leur fils ainsi que tous les membres du groupe, mais très peu d’autres membres des groupes parisiens, n’avait rapporté que 15 francs selon le rapport des mouchards. La matinée avait notamment été animée par entre autres Constant Marie qui avait chanté La Dynamite et Le Père Lapurge, Christophe qui avait interprété Le Drapeau rouge, la femme Souëtre qui avait déclamé des vers de son mari et chanté La Crosse en l’air et le groupe musical La Lyre de Béranger qui avait entonné « diverses chansons grivoises et légères ». Au cours de la matinée, selon le rapport d’un mouchard, Martin était ivre et, réclamant l’argent que le groupe lui devait pour l’impression du manifeste, avait apostrophé Denechere puis Rozier avec lequel il s’était battu et avait dit ne vouloir aller ni à Amsterdam ni à Genève mais vouloir gagner Nancy. Dans cette ville, il fut hébergé par Charles Galloqui fit une collecte pour lui pemettre de passer au Luxembourg.
En février 1886 il se trouvait semble-t-il à Bruxelles où, dans une lettre anonyme, il fut dénoncé comme mouchard dans La Guerre sociale.
A Paris, lors d’une réunion du groupe La Vengeance, Rozier avoua être l’auteur de la lettre anonyme et demanda aux autres membres du groupe de signer la lettre accusant Martin « d’être un escroc et un mouchard ». Seuls Prévost (ou Prouvost), Marie, Dejoux, Egé, Gallichet et Vignon acceptèrent, tandis que Derue, Quinque, Baudon (?), Bauderlique, Moucheron (Moucheraud ?) et Esmalder refusèrent.