Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

VANNUCCI, Corrado

Né à Livourne le 13 mars 1884 – mort le 10 juillet 1959- Piombino & Livourne (Toscane) – Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 20 janvier 2025
dernière modification le 23 janvier 2025

par R.D.

Né à Livourne le 13 février 1884 Corrado Vannucci était le fils d’Arturo et d’Argia Baldi, boucher, intendant, ébéniste.

Installé à Piombino, il avait pris la parole le 17 septembre 1904 lors d’un rassemblement de protestation contre le massacre « prolétarien » de Castelluzzo, puis, en mars 1906, il avait travaillé aux Alto Forni de Portoferraio et au début de 1907, il avait envoyé une souscription à La Protesta Umana de Milan.

Le 27 juin 1908, il avait été condamné à 2 mois de prison pour avoir empêché certains briseurs de grève de travailler.

le 21 août 1911, il avait tué un « personnage ambigu », l’ancien anarchiste Marco Balestri. Après avoir été arrêté et poursuivi pour « homicide volontaire et possession de drogue et d’armes » il fut jugé à Pise, après plus de deux ans et demi de détention préventive, « presque entièrement purgée dans la plus stricte ségrégation », et fut acquitté le 8 avril 1914 pour légitime défense. De retour à Piombino le lendemain, il fut reçu par une foule de plusieurs milliers de personnes.

Ayant, semble-t-il, rompu avec les anarchistes et étant revenu à Livourne, V.annucci demanda, le 29 septembre 1915, à un commissaire de la Sûreté publique qu’on lui délivre un passeport pour Marseille : « Je vous prie, Monsieur le Commissaire, d’accorder ce passeport. je souhaite le plus tôt possible. possible car je me rends compte qu’ici aussi les calomnies infâmes de ces diffamateurs m’ont atteint pour avoir disparu d’un mouvement qui en termes d’idéaux serait si beau si seulement tous ces rêveurs étaient des âmes nobles et bonnes, ce qui est le contraire de ce à quoi nous sommes confrontés ».

Appelé aux armes en février 1916 et affecté au 42e régiment d’infanterie, basé à Lodi, il fit l’objet, après sa démobilisation, d’un communiqué de presse du groupe anarchiste de Piombino, Né dio né Padrone », qui informait ses camarades de son expulsion du mouvement libertaire en 1915, « pour incohérence avec nos idées ».

Condamné, le 8 juin 1923, à 90 jours d’arrêt et à une amende pour non-déclaration de matières explosives, Vannuci émigra clandestinement à Marseille, avec sa femme Messinella Cantini et sa fille Souvarine.
Selon L’Adunata dei Refrattri, (22 août 1959) il aurait été avec Zanetti l’un des fondateurs du groupe anarchiste italien (La Canaglia ?) de Marseille

Des sources policières rapportent qu’il était lié à l’anarchiste Natale Moretti de Livourne, qui, à Lyon, menait une « propagande active en faveur du mouvement garibaldien ».

Le Consulat de Marseille avait écrit au Ministère de l’Intérieur le 6 mars 1925 que, dans quelques jours, Vannuci « reviendra à Livourne par mer ». et qu’il avait maintenu une bonne conduite pendant son séjour à Marseille et avait également rendu quelques services confidentiels. Arrivé dans sa ville natale le 17 mars 1925, Vannucci était reparti pour la France le 19 avril.

En mars 1932, il se rendit en Corse, avec les anarchistes Sabatino Gambetti et Corrado Faiani, pour rencontrer l’ancien vice-secrétaire de la chambre syndicale de Livourne, Eugenio Bini. En 1933 il fut inscrit parmi les « terroristes livournais vivant à l’étranger », car il faisait partie – selon les espions fascistes – « d’un groupe de subversifs dirigé par le dangereux anarchiste Boccardi Ugo, formé dans le but de mener des attentats dans le Royaume ».

Début 1935, il se trouvait à La Seyne-sur-Mer, où il projetait – selon les mêmes sources – de rentrer chez lui pour organiser une manifestation sensationnelle contre le régime de Mussolini. Le 7 mars, le chef de la police fasciste télégraphiait aux préfets que « l’on rapporte avec confiance que les anarchistes bien connus Angeli Edoardo alias Rocculi Leonida di Francesco né en 1903 Mercato Saraceno et Vannucci Corrado fils d’Arturo né le 13/2/1884 Livourne, tous deux inscrits au registre des frontières pour être arrêtés, se prépareraient à venir dans le Royaume avec des intentions criminelles… S’agissant d’éléments dangereux et capables de mener une attaque, nous vous demandons de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur capture dès leur arrivée ou s’ils se trouvent déjà dans le Royaume ».

Dénoncé à Marseille en janvier 1938, il est fiché le 23 février par la préfecture de Livourne, qui rappelle ses tendances précoces à la subversion, son comportement arrogant envers la police, les arrestations et procès dont il a été victime.

Resté en France après la libération, Corrado Vannucci est décédé à Marseille le 10 juillet 1959.


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