Dictionnaire international des militants anarchistes
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BACCHERINI, Alfredo
Né à Livourne (Italie) en 1866 (ou le 8 octobre 1863 ?) - Cordonnier - Genève - Bastia (Corse) - Alger - Barcelone (Catalogne) - Marseille (Bouches-du-Rhône) - Londres
Article mis en ligne le 29 avril 2007
dernière modification le 14 décembre 2023

par R.D., René Bianco

Alfredo Baccherini avait fait partie du groupe anarchiste italien de Genève, puis avait résidé un moment à Bastia (Corse) où il exerçait sa profession de cordonnier. En 1890 il s’installait à Marseille avec son frère et sa belle sœur avec lesquels il partageait “un logement très modeste” 19 rue Chateaubriand. Membre de l’un des trois groupes anarchistes italiens constitués dans les quartiers Vauvan, Endoume et la Belle de Mai, il prenait alors une part très active à la rédaction du journal L’Anarchia (Marseille, n°1, 18 mars 1890 à n°2, avril 1890) dont les directeurs étaient Decimo Garinei et Gaetano Naglia et les gérants Charles Mercier et Louis Morel. Le journal qui publiait quelques articles en français, n’avait fixé aucun prix et invitait ses lecteurs à décider en toute liberté de leur participation financière à verser à Victor Villagi qui faisait office de trésorier. La police signalait que Baccherini était doué “d’une grande facilité de parole, possédait une instruction élémentaire assez étendue” et qu’il entretenait des rapports suivis avec des compagnons étrangers.

En octobre 1890, il avait été condamné par le tribunal de Gênes à 10 mois de réclusion pour "association de malfaiteurs".

Il alla par la suite en Algérie où, suite à une action de propagande, il fut arrêté à Alger puis expulsé en date du 18 juin 1892 et gagna alors Barcelone où il sera impliqué dans l’attentat du théâtre Liceo (novembre 1893) avant d’être relaxé.

En octobre 1895 il était à Marseille, puis allait passer quelque temps en Italie avant de revenir dans la cité phocéenne. En février 1896 sa présence était signalée à Marseille où il était arrêté dans une buvette et trouvé, porteur d’un révolver. Dans la perquisition de la chambre qu’il occupait dans un garni, la police saisissait un grand nombre de notes en italien où, dans l’une, le président Carnot était qualifié de "coupeur de têtes".
Poursuivi pour infraction à arrêté d’expulsion, il fut condamné le 17 mars à 6 mois d’emprisonnement, peine réduite en appel à 3 mois. Remis en liberté le 17 juillet 1896, il écrivit en février 1897, depuis Londres où il se trouvait, une lettre au ministre de la Justice pour récupérer les biens saisis lors de son arrestation, ce qui lui avait été refusé par le juge et le procureur de Marseille.

Début 1898 il figurait sur un état nominatif d’anarchistes italiens ayant disparu d’Italie et se trouvant à Londres.


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