Marié et père d’un enfant, Gaetano Naglia, avait été très actif en Italie avant de s’exiler en Suisse où son activité révolutionnaire lui valut d’être expulsé vers 1886. En 1887 il se fixait à Marseille, où, en compagnie de Francini et de Farini, il allait déployer une très grande activité au sein de la colonie italienne. Il constitua à cette époque trois groupes anarchistes (quartier Vendoume, Belle de Mai et Endoume) et entretint des rapports avec l’Italie, la Suisse, l’Espagne et l’Angleterre.
En 1890, avec Decimo Garinei, il fonda le journal L’Anarchia (Marseille, 2 numéros, 18 mars et avril 1890) dont il était le directeur et dont la gérance fut assurée par les compagnons français Charles Mercier et Louis Morel. Sur le premier numéro, publié à l’occasion de l’anniversaire de la Commune, on pouvait lire dans un encart en français : « De tous les mouvements révolutionnaires qui ont eu lieu dans le courant de ce siècle, celui du 18 mars 1871 fut le seul qui eut lieu d’une façon anarchique, c’est-à-dire, spontanément et sans commandement ». La rédaction du journal était assurée entre autres par Baccheri, Gorini, Salvatore, Vaccari et Victor Villagi qui se réunissaient chaque jour au bar de la dégustation, 30 quai du Port Il tenta à cette époque de monter une imprimerie clandestine, projet qui n’aboutit pas. Gaetano Naglia, qui avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion de France le 23 avril 1890, retourna sans doute en Italie, après la disparition du journal qu’il avait fondé, car on ne trouve plus alors traces de lui.