Domenico Garinei était venu en 1885 se fixer à Marseille (Bouches-du-Rhône) où il se fit immédiatement remarquer pour son militantisme aux cotés d’autres exilés italiens dont Brocassini, Fumegale [Fumagalli], Naglia, Parini, etc. Sous leur impulsion étaient rapidement constitués trois groupes italiens dans les quartiers de Vauban Endoume et Belle de Mai. En 1890 il était le directeur avec Gaetano Naglia du journal L’Anarchia (Marseille, 2 numéros en mars et avril 1890) dont les gérants furent Charles Mercier puis Louis Morel, et dont le premier numéro était pratiquement entièrement consacré à l’anniversaire de la Commune de Paris ; la rédaction était assurée entre autres par Baccheri, Gorini, Salvatore et Vaccari qui se réunissaient “tous les jours au bar de la dégustation, 30 quai du port”. Arrêté le 30 avril 1890, à la veille du 1er mai, pour “provocation par placards à commettre des crimes” Garinei était emprisonné pendant dix sept jours avant de bénéficier d’un non-lieu le 17 mai. Toutefois, considéré comme "anarchiste très dangereux" il était l’objet d’un arrêté d’expulsion de France le 7 juin suivant.
A sa libération il regagnait l’Italie puis revenait à Marseille en 1892. Impliqué dans un vol de dynamite avec Victor Louis, il était aussitôt expulsé avec un autre militant italien Jacopini. Cette affaire de vol fabriquée de toutes pièces avait permis à la police d’arrêter un grand nombre de militants dont, outre Louis et Garinei, Ferrouil, Salel, Marie Saut et J. B. Traverso. L’arrêté d’expulsion de juin 1890 lui fiu alors notifier à Marseille le 17 mai 1892.