Autodidacte, Alex Primeau assurait avant guerre la distribution du Libertaire au Québec. En 1939, à la déclaration de la guerre en France, lorsque les journaux libertaires y cessèrent de paraitre, il fit imprimer des écrits de Proudhon pour les porter lui-même aux kiosques de presse à Montréal. Refusant de répondre aux convocations pour participer à la deuxième guerre en Europe, on lui imposa l’uniforme. Ne voulant pas porter une arme, il fut congédié de l’armée canadienne.

Au printemps 1947, membre du groupe anarchiste de Montréal, il entreprit une correspondance avec E. Armand, de L’En dehors. Après avoir rencontré Paul Faure, il rassembla des abonnés au Canada du journal d’E. Armand, puis mit ce groupe d’une dizaine de personnes en relation avec d’autres groupes anarchistes nord-américains. Il était en relation avec le collectif éditant le journal anarcho-pacifiste à New York, Resistance. Il entretint des liens avec des anarchistes juifs venus d’Europe, et rescapés des camps.
C’est Primeau qui rencontra en 1950 Muriel Guilbault, la compagne de Borduas, facilitant l’intérêt des Automatistes pour l’anarchisme. Il accueillit chez lui Pierre Lanneret (dit Camille), membre de Socialisme ou barbarie, qui émigra vers le Québec en 1951. Tous deux, rejoints par Claude Gauvreau, créèrent un cercle d’étude sur le mouvement ouvrier. Il faisait aussi partie d’un petit cercle de libertaires francophones qui s’activaient et se réunissaient au Café L’Echouerie, à Montréal.

Primeau et sa conjointe Céline quittèrent Montréal pour San Francisco en décembre 1959.