Après un apprentissage de dessinateur industriel dans une fabrique de papiers peints en Alsace, Gustave Jeanneret travaille à Paris depuis 1867. En avril 1870, il adhère au syndicat parisien des dessinateurs sur étoffe puis, de retour en Suisse, à la Fédération jurassienne. Bloqué à Neuchâtel pendant un an, en raison de la guerre franco-prussienne, il ne rentra à Paris qu’en juillet 1871, apportant dans son sac à double fond des passeports qui serviront à faciliter l’évasion de communards.
En février 1872, Jeanneret trouva un emploi à Lyon, mais il rentra en Suisse deux mois plus tard et devient secrétaire de la section de Neuchâtel de la Fédération jurassienne.
Retournant à Paris en 1873, il s’adonna entièrement à la peinture, abandonnant ses idées proudhoniennes sur « la destination sociale de l’art » : « J’ai reconnu que l’art se suffit à lui-même, en dehors de toute philosophie sociale, sans exclure celle-ci… si je lâche Proudhon c’est pour tomber dans un bouddhisme complet. » (lettre à James Guilllaume, 24 avril 1905, AEN). Il ne refusera pas toutefois à son vieil ami James Guillaume de lui donner quelques renseignements pour la rédaction de son ouvrage sur l’Internationale.
En juillet 1876, il fut orateur à une assemblée ouvrière à Neuchâtel en soutien à la grève des tailleurs de Lausanne.
Il était membre de l’Avant-Garde de La Chaux-de-Fonds (1877-1878) avec Brousse, Spichiger, Schwitzguèbel et Rossel
Gustave Jeanneret est rentré définitivement à Neuchâtel en 1878.
Début décembre 1880, un rapport de la police française, signalait un Janneret (sic) comme l’un des 24 délégués — dont Bonnelli, Grassi, Guocchi, Cafiero, Marzolli et Matteucci — à un congrès d’anarchistes italiens tenu à Chiasso (Tessin) où il avait été décidé que « La révolution à main armée était le seul moyen pratique d’établir l’ordre social en Europe » et où avait été nommé un sous comité pour l’Italie devant siéger à Milan. S’agit il du même Jeanneret ?
Gustave Jeanneret est décédé à Cressier (Neuchâtel) le 13 septembre 1927.