Militant du syndicat des limonadiers Émile Coulais avait été avec Louis Pauthier (voir ce nom) l’un des organisateurs le 11 juin 1904 du meeting de soutien aux chômeurs tenu à la Bourse du travail de Paris et où Louise Michel, qui ne put venir, devait être l’oratrice principale. Il appela notamment les présents à l’action directe et au regroupement syndical.
Domicilié 137 rue Oberkampf, Émile Coulais avait été en octobre 1905 l’un des 31 signataires (voir Alexandre Cibot) de l’affiche rouge Appel aux conscrits éditée par l’Association internationale antimilitariste (AIA). Poursuivi avec ses camarades, il fut condamné à 15 mois de prison et 100 francs d’amende lors du procès tenu aux assises du 26 au 31 décembre suivant. Lors de sa défense, il avait notamment déclaré : « Le drapeau est un fantoche pour faire marcher les foules ; l’honneur national est un mot vide de sens… l’armée c’est la guerre, le meurtre, le pillage ; c’est l’école des parricides et des fratricides. Voila pourquoi j’ai signé l’affiche. Au lieu de nous traîner sur les bans de la Cour d’Assises, on aurait du y faire figurer les officiers qui ont ordonné le fusillades dans les grèves : ils auraient été plus nombreux que nous. En donnant aux soldats le conseil de tirer sur leurs officiers et non sur nous, nous faisons œuvre, non seulement de défense individuelle, mais œuvre d’épuration sociale » (cf. Le Libertaire, 6 janvier 1906). Il fut interné à Clairvaux. A cette même époque il collaborait également au Libertaire où il fut chargé à l’automne 1907 de la rubrique « Le mouvement ouvrier »…
Inscrit au Carnet B, il avait été exempté de service militaire pour claudication, position dans laquelle il fut maintenu lors de la guerre.