Joseph Vernier avait milité à Roanne où, en 1883, il avait été poursuivi pour vol avant d’être acquitté en raison de son jeune âge. Puis vers mai 1891 il était allé à Bourges où il fut hébergé par Voisin le principal responsable du mouvement anarchiste dans le Cher. Employé à l’hôtel Jacques Cœur, il fut licencié pour « indélicatesse » et se fit embaucher au Café Français avant d’aller à Saint-Amand où il travaillait comme garçon de salle à l’Hôtel de la poste. Selon la police il tentait constamment de convertir à l’anarchisme les employés avec lesquels il travaillait et se rendait fréquemment à Farges en Septaine où il « entretenait des relations avec les anarchistes de la commune ». Fin avril 1892, préventivement à la manifestation du 1er mai et comme de nombreux compagnons, il fut arrêté et poursuivi pour « association de malfaiteurs » avant de bénéficier d’un non-lieu et d’être laissé en liberté, la police n’ayant rien trouvé lors de la perquisition effectuée à son domicile. Toutefois la police pensait qu’il était insoumis au service militaire. Il figurait en décembre 1893 sur la liste des 42 anarchistes de Roanne.
Un autre Joseh Vernier (né le 17 novembre 1860, ouvrier plâtrier) figurait sur l’État récapitulatif des anarchistes de Roanne de décembre 1893 qui avait également été détenu en avril 1892 lors de la rafle préventive à la maniestation du 1er mai. Les divers rappoorts de police ne permettent pas de distinguer ces deux Vernier.