Ancien gendarme de la garde républicaine de décembre 1884 à février 1885 après avoir été soldat dans un régiment de ligne, Clovis Eysseric, avait été condamné en avril 1893 à Uzès à 20 jours de prison pour « outrage à un maréchal des logis de la gendarmerie ». Devenu anarchiste il était veuf et travaillait comme représentant de commerce et demeurait sur la commune de Villeneuve-lès-Avignon avec sa compagne, une nommée Richard.
Fin 1893 c’est chez lui qu’avaient été déposés un colis de brochures anarchistes, d’exemplaires de La Révolte et selon l’accusation du placard Les Dynamitards aux Panamitards. Il fut poursuivi comme auteur principal ou complice de la diffusion de cette affiche à la suite de l’arrestation le 24 décembre 1893 des compagnons Blanchard, Bayol et Madier en train de diffuser ces brochures et un exemplaire de l’affiche. Lors de la perquisition effectuée à son domicile le 27 décembre avaient été saisis de nombreux exemplaires des journaux La Révolte, Le Père Peinard, Le Révolté, L’Agitateur, Le Gueux, L’Émancipation, Le Chambard et L’Insurgé ainsi que plusieurs exemplaires de la brochure Riches et pauvres, de La Revue libertaire et L’Harmonie. Excepté L’Agitateur (Marseille) auquel il était abonné, il s’était procuré, selon lui, les autres titres chez Montagard le dépositaire de journaux.
Lors de son interrogatoire il affirma ne jamais s’être occupé de propagande et n’avoir jamais eu entre les mains un exemplaire de cette affiche, réfutant les accusations de Blanchard et Bayol l’ayant mis en cause à ce propos. Il admit l’existence du colis de brochures anarchistes, mais ne jamais avoir vu l’affiche et déclara être anarchiste non militant n’ayant « jamais fait de propagande pour le fait » qu’il n’approuvait ni ne désapprouvait pas. Il affirma également que le groupe libertaire vauclusien ne fonctionnait plus depuis plusieurs mois.