Marcel Carry s’était marié à La Chaux-de-Fonds en 1889 avec Léa Perrenoud. Il participa à des réunions du groupe anarchiste local mais se fit surtout remarqué pour des petits délits et disputes. Illégaliste, il se trouvait fin 1892 à Genève où il partagea un temps sa chambre avec Pauwells et participa au groupe anarchiste local. En janvier 1893 il fut arrêté après une tentative de vol à l’église russe et fut condamné en juin à 4 ans de prison. Il était sorti du tribunal en criant « Vive l’anarchie, vive la révolution sociale, vive le Père painard ». Extradé à La Chaux-de-Fonds pour un procès pour vol, il y fut condamné à 6 mois de prison le 20 octobre 1893 ; après avoir purgé sa peine il fut renvoyé à Genève pour y purger ses 4années de détention.
En détention et selon la police il avait envoyé plusieurs lettres à « un journal ravacholiste de Paris » où il écrivait notamment : « Songez à venger les Ravachol, les Duval, les Pini, les Simon dit Biscuit et criez avec moi : mort aux bourgeois, mort aux exploiteurs, vive l’anarchie, vive la révolution sociale ».
Par la suite il travailla comme parqueteur à Lausanne où il était toujours l’objet d’une surveillance policière.
A l’été 1898 il était signalé en Haute-Saône où il était arrivé en février précédent venant du Doubs, et où la gendarmerie précisait début juin qu’il s’était rendu à Langres (Haute-Marne) pour y effectuer une “période d’instruction de 28 jours au 21e régiment d’infanterie”. Pendant son séjour en Haute-Saône, sa conduite « n’avait donné lieu à aucune remarque défavorable ».
Au début des années 1900 il figurait sur l’état vert n°2 des anarchistes disparus et/ou nomades, mais il était précisé qu’il “n’était plus recherché par le Parquet de Dijon’”.