Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

VITRE, François “MOTTET”

Né à Lyon vers 1858 — Cordonnier ; voiturier — Lyon (Rhône) — Lausanne (Suisse)
Article mis en ligne le 11 octobre 2013
dernière modification le 24 septembre 2024

par ps

François Vitré, qui en octobre 1875 avait été condamné avec son père à 4 mois de contrainte par corps pour « fraude envers la régie », puis en juin 1875 avait été condamné à 16 francs d’amende pour « outrages », était le gérant du journal Le Drapeau noir (Lyon, 17 numéros, du 12 août au 2 décembre 1883) qui avait succédé à La Lutte. Il fut arrêté à la suite de la publication de la chronique « Produits antibourgeois » (reprise de La Lutte, 8 juillet 1883) et fut condamné par défaut le 22 août 1883 par la Cour d’assises du Rhône à 2 ans de prison et 3.000 fr d’amende pour « provocation indirecte au meurtre, pillage et incendie », jugement auquel il avait fait opposition (peine dont il fut amnistié en 1889).

Le 7 octobre 1883, à l’issue d’une réunion publique avec Arsène Crié, tenue à la salle de l’Élysée de la Guillotière, un compagnon ayant repéré l’agent Colomb chargé de la surveillance, avait répandu sur le bas de son pantalon une matière liquide qui au contact de l’air s’enflamma et brûla légèrement l’agent à la jambe droite. La police soupçonna Vitré et Claude Grillot qui dans le dernier numéro de La Lutte (5 août 1883) avaient signés une note intitulée « A la police ! », d’être les auteurs de cet attentat.

Le 4 mars 1884 il fut condamné à 16 mois de prison et 4000 francs d’amende pour « diffamation et injures ».

Vers 1886 il demeurait 166 rue Boileau chez son beau frère Blanc, travaillait comme voiturier et aurait eu pour compagne la femme Chomat.

En février 1887 il fut soupçonné avec Puillet, Bergue et Dervieux d’un attentat à la bombe contre le Palais de justice, mais fut relâché faute de preuves et après une perquisition sans résultat. Le 15 janvier précédent la police aurait saisi chez un certain Morel une lettre de Vitré se vantant d’avoir en sa possession des bombes.

Le 26 avril 1890 il avait été l’objet comme plusieurs autres compagnons d’une perquisition de la police qui recherchait de la dynamite suite à une information de l’indicatrice Marie Petelle (voir ce nom). La perquisition n’avait donné aucun résultat.

Fin avril 1890, pour éviter les arrestations préventives à l’occasion des manifestations du 1er mai, il était passé en Suisse. Selon un rapport du préfet de Lausanne, daté du 12 novembre 1890, il aurait été délégué par les anarchistes de Genève pour apposer à Lausanne un manifeste en mémoire des martyrs de Chicago. mais la police n’avait pas réussi à le retrouver. Ce manifeste avait sans doute été collé par une personne étrangère à Lausanne, étant donné les quartiers où il fut repéré.

Revenu à Lyon, il fut arrêté fin avril préventivement avec 38 autres compagnons à la veille du 1er mai 1892. Puis il fut remis en liberté le 6 mai et avait regagné son domicile 79 rue Paul Bert. Puis il demeura 114 rue Mazenod où, le 1er janvier 1894, lors d’une perquisition, la police avait saisi deux journaux anarchistes. Il avait été remis en liberté le 10 janvier après interrogatoire.

En 1897 il demeurait 107 rue Moncey et figurait sur une liste d’anarchistes de Lyon.


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