A la fin du mois d’avril 1890, la police lyonnaise était persuadée que les anarchistes allaient profiter de la manifestation du 1er mai pour commettre des attentats et se mit à rechercher dans la ville les endroits où pourraient être fabriqués et entreposés les engins explosifs surnommés « trucs ».
Un indicateur de police nommé Peillon (s’agissait-il de Jacques Peillon ?) recevait lui-même ses informations de Marie Pételle dite Madame Marie, sa cousine qui demeurait tout d’abord 177 rue Paul Bert.
Le 26 avril 1890, en quittant la police, il alla remettre 4 francs à Marie Pételle qui était chez elle avec Gruffat et Diehl. Le même soir Trémollet arriva chez elle porteur d’un paquet.
Gruffat lui révéla, ce soir là qu’un des lieux de stockage des « trucs » se trouvait rue Sainte-Catherine chez la veuve Bonijol.
En sortant d’une réunion ce même jour à la salle Rivière, Marie Pételle fit savoir à Peillon que le paquet que tenait Trémollet chez elle, était un paquet de dynamite. Cette dynamite devait être, selon Marie Pételle, remise aux compagnons qui devaient la faire exploser le 1er mai : « ils on dit que rien ne devait rester debout ».
L’indicateur Peillon ayant obtenu ces renseignements demanda à la police : « Agissez avec la plus grande prudence, mais en tout cas, mettez Mme Marie à l’abri, elle a une peur bleue, maintenant ».
Le même 26 avril, le préfet demanda au commissaire spécial de Lyon de perquisitionner aux domiciles de Trémollet, Gruffat, Marie Pételle et Krayembulh, Vitre et la veuve Bonijol et chez d’autres anarchistes. Elle se trouvait ainsi dédouanée en subissant le même sort que les autres. Les perquisitions ne donnèrent aucun résultat mais affolèrent Cadeaux qui se fit prendre.
Bien qu’aucune dynamite n’ait été trouvée lors des perquisitions, Peillon resta persuadé que le paquet transporté par Trémollet contenait bien de la dynamite.
Le 29 avril, Marie Pételle devait faire « cracher le morceau » à Gruffat. Il ne semblait pas qu’elle ait pu obtenir de renseignements de ce côté et le 10 mai, elle fit venir chez elle, Michel un vieux cordonnier de la rue Paul Bert, pour essayer d’en savoir plus. Mais l’arrivée impromptue de sa propriétaire fit que l’entretien tourna court.
La propriétaire Mme Riban, lui déclara : « qu’elle ne voulait pas que sa maison serve de réunion à des complots anarchistes, qu’elle en avait assez », allant même jusqu’à prévenir le commissariat.
Le 17 mai Marie Pételle déménagea pour s’installer au 181 rue Paul Bert, dans le même immeuble que Gruffat et Trémollet, pour surveiller plus étroitement leurs faits et gestes. La police lui versa 15 francs pour ses frais de déménagement et de loyers impayés, l’argent lui fut remis par Peillon.
L’investissement de la police ne donna rien, puisque les informations données par Marie Pételle à Peillon cessèrent.