Dictionnaire international des militants anarchistes
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JOUVE, Henri
Ouvrier carrier - CGT – CGTU - CGTSR (SUB) - Paris
Article mis en ligne le 17 mai 2013
dernière modification le 7 septembre 2023

par ps

En février 1920, Henri Jouve, ouvrier carrier, fut élu secrétaire du syndicat du Bâtiment de Paris. De tendance minoritaire, il déclara, lors d’un meeting, en mars 1920 : " Le jeu des augmentations de salaires ne peut durer indéfiniment. Il subsistera tant que le capitalisme aura les moyens de récupérer les augmentations sur le travail, au détriment de la classe ouvrière. Il faut que le prolétariat comprenne son devoir et qu’il sache quel idéal il doit revendiquer. Cet idéal, il ne pourra l’atteindre que s’il se sent fort et conscient. Il a l’exemple de la Russie soviétiste. " En avril 1920, lors d’un meeting organisé par la 18e région de la Fédération du Bâtiment, il proclama : " Nous ne devons pas tolérer que l’on détruise le régime des soviets ".

Il représenta le syndicat du Bâtiment de la Seine au congrès confédéral d’Orléans (27 septembre-2 octobre 1920). Quelques jours plus tard, il devint membre du Comité central des comités syndicalistes révolutionnaires (CSR). Au sein de cette organisation, il défendit le point de vue " syndicaliste pur ".

En janvier 1921, il fut poursuivi pour son activité militante et surtout pour sa propagande en faveur du Sou du soldat. En février 1921, il fut l’un des signataires du Pacte qui liait entre eux les anarchistes (voir P. Besnard). Nombre des réticences ou des sympathies de Jouve découlent de cette prise de position. Il s’opposa à la délégation de Pierre Gendrau au congrès fédéral du Bâtiment, à Dijon, en mai 1921 et il imposa à sa place Verdier. Certains murmurèrent que son choix relevait des relations de coterie…

Au congrès de Dijon, il défendit la non-rééligibilité des fonctionnaires syndicaux, et surtout, il présenta, avec Le Pen, la motion sur l’orientation syndicale. Cette motion recueillit 125 voix contre 96 à celle présentée par les majoritaires Chereau, Legay et Selinghoffe. L’ancienne majorité fut évincée et Jouve fit partie de la commission exécutive provisoire qui prépara le congrès confédéral de Lille, juillet 1921. Après ce congrès, auquel il participa, Jouve demeura membre de la commission exécutive de la Fédération du Bâtiment.

En novembre 1921, il démissionna de son poste de secrétaire du syndicat du Bâtiment mais, plébiscité, il reprit sa place. Il était alors imprimeur gérant du Prolétaire, organe mensuel du syndicat du Bâtiment et des Travaux Publics de la Seine. Ce journal se proclama dans, un numéro spécial de décembre 1921, " organe du syndicalisme révolutionnaire " et la manchette proclamait : " Le syndicalisme se suffit à lui-même ". Parmi les signataires des articles se trouvaient Georges Verdier, Pierre Besnard et Quinton. Le Prolétaire devint l’organe du syndicat du Bâtiment de la Seine après la création de la CGTU.

Au sein de cette centrale et du Syndicat unique du Bâtiment (SUB), Jouve ne cessa de prôner l’indépendance du syndicalisme. Il protesta maintes fois contre l’emprise du Parti communiste. Lors du IXe congrès de la Fédération unitaire du Bâtiment, en juillet 1923, il signa la motion Couture (voir ce nom). Il fut réélu à la commission exécutive fédérale.

Le 1er novembre 1924 il avait participé à la conférence de la minorité syndicaliste révolutionnaire qui, à la Maison des syndicats de l’Aveneue Mathurin Moreau, avait réuni une centaine de délégués CGT, CGTU et autonomes.

Lorsque la majorité de la Fédération rompit avec la CGTU, Jouve la suivit. Il participa au congrès de Lyon, en juin 1925 et fut élu à la commission exécutive de la Fédération du Bâtiment qui s’orienta vers " l’autonomie provisoire ".

Les 15-16 novembre 1926 il avait été délégué du SUB de Paris au congrès de fondation de la CGTSR à Villeurbanne où il avait fait partie, avec Huart, Garros, Bastien et Demonsais, de la commission chargée d’étudier les statuts de la nouvelle organisation.

En 1928, Jouve aurait appartenu au syndicat autonome du Bâtiment de la Seine.


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