Fils naturel de Marie Morel, Jules Morel, qui résidait 10 rue d’Austerlitz à Lyon, était membre au début des années 1880 de la Fédération révolutionnaire de la région de l’Est qui regroupait la plupart des anarchistes de la région. Secrétaire du groupe anarchiste de la Croix-Rousse (2e section du 4e arr. de la Fédération révolutionnaire), il fut actionnaire du Droit Social (Lyon, 24 numéros du 12 février au 23 juillet 1882) le premier journal anarchiste paraissant à Lyon. Les 13 et 14 août 1882 il participa, avec une douzaine d’autres délégués de Lyon, à une réunion anarchiste internationale tenue à Genève à l’initiative de la Fédération jurassienne (voir Herzig).
Suite aux violentes manifestations d’août 1882 à Montceau-les-Mines et aux attentats perpétrés à Lyon en octobre 1882, Morel fut arrêté le 19 novembre avec 25 autres compagnons. Il fut impliqué dans le procès dit des 66 qui s’ouvrit à Lyon le 8 janvier 1883. Prévenu de la première catégorie (voir Toussaint Bordat), il fut condamné le 19 janvier 1883 à 2 ans de prison, 300 fr d’amende, 10 ans de surveillance et 5 ans de privation des droits civils. Lors de l’audience il avait contesté appartenir à la fédération révolutionnaire. En appel le 13 mars 1883, la peine fut réduite à 8 mois de prison, 50 fr d’amende et 5 ans d’interdiction des droits civils. Morel fut remis en liberté le 19 septembre 1883.
S’agit-il de Jules Morel, rédacteur en chef de L’Anarchie (Paris, 2 numéros les 19 et 26 mars 1887) sous-titré « Journal des revendications justicières de deux millions de Français privés arbitrairement de leurs droits politiques par des tribunaux sans mandat » ?
Le 15 janvier 1887, la police avait saisi chez un certain Morel une lettre qui lui aurait été adressée par François Vitré (voir ce nom) où ce dernier disait avoir des bombes et préparer un attentat ; est ce le même Morel ?