Fin avril 1892, comme une quarantaine d’autres compagnons de Lyon, Napoléon Lombard, qui demeurait chez sa mère 4 rue Ferrachat, avait été arrêté préventivement à la manifestation du 1er mai. Il fut remis en liberté le 7 mai suivant. Après la rafle il continua de recevoir des brochures dont il assurait la diffusion. Selon un rapport de la police britannique c’est chez lui qu’à l’été 1893 aurait été hébergé Caserio lors de son passage à Lyon.
Au début de l’été 1893, il avait participé aux réunions en vue d’éditer l’organe communiste anarchiste L’Insurgé (Lyon, 15 numéros du 12 août au 18 novembre 1893) et dont il fut nommé membre de la commission de contrôle de la rédaction aux cotés de Camberousse, Sanlaville, Polo et Dumortier.
Le 1er janvier 1894 son domicile, 199 avenue de Saxe, avait été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi un grand nombre de brochures et journaux anarchistes, les portraits de Ravachol et de Proudhon, deux cours de chimie manuscrits et un reçu de l’achat d’un accordéon qu’il avait offert au frère de Ravachol. Lors de son arrestation il avait protesté, déclarant aux policiers « Et l’on s’étonnera si demain il y a des explosions ! ». Après interrogatoire, il avait été remis en liberté le 16 janvier suivant.
Sous le coup d’une condamnation Napoléon Lombard, militant anarchiste de Lyon avec notamment Raoul Chambon et Joseph Molmeret ave lesquels début 1894 il avait gagné Paris avant de se réfugier en mars 1894 à Londres où il résida 16 Church Street et fut membre du Grafton Club. Son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de « surveillance aux frontières » (Fichier Bertillon). En 1897 il fut condamné à 6 ou 8 mois de prison pour vol. Il était toujours à Londres en 1899.
Il s’agit vraisemblablement du Lombard qui, en mars 1894, avait été poursuivi avec Alphonse Comberousse, Jean Boget et Jacomme par la cour de Lyon pour “injures à l’armée” suite à la réédition de la brochure Les travailleurs des villes aux travailleurs des campagnes dont il fut considéré comme le principal éditeur. Il fut condamné par défaut en mai à 3 mois de prison et 500 francs d’amende.