Né dans une famille pauvre et très tôt orphelin de père, Julian Floristan Urrecho avait dû quitter l’école dès l’âge de 10 ans et avait commencé à travailler comme apprenti charpentier à 14 ans.
Adhérent à la CNT dès 1920, il s’insoumettait au service militaire, allait à Miranda, entrait en contact avec le compagnon Laurentino Tejerina puis passait clandestinement en France en janvier 1926. Il allait y travailler à Biarritz et Saint-Jean-de-Luz, avant, faute de travail, de retourner en 1927 en Espagne où il allait travailler comme charpentier aux chemins de fer de Burgos construction de la ligne Santander-Méditerranée), puis en Navarre.
En 1929 il allait à Santa Coloma de Gramanet (Barcelone) où il fut le délégué du Comité pro-presos local, participa à la fondation de la Maison du peuple et fut le correspondant de Solidaridad obrera et le responsable de la distribution de la presse anarchiste. En mai 1932 il fut arrêté et emprisonné à Barcelone avec J. Berruezo.
L’année suivante, faute de travail, il gagna ensuite les Baléares, avec notamment le compagnon Francisco Santamaria, où il fut nommé secrétaire de la Fl-CNT de Majorque, responsable de son organe Cultura Obrera et correspondant local de Solidaridad obrera (Barcelone), ce qui lui valut d’être poursuivi pour délit de presse. A l’été 1935, lors d’une réunion hebdomadaire de la CNT, c’est lui avait reçu une délégation de la Phalange désireuse de s’entretenir avec « Le président de la CNT » et établir un “pacte révolutionnaire”. Julio Floristan après leur avoir déclaré qu’un tel pacte était impossible avec des gens se réclamant du nationalisme les avait fait sortir ; un des compagnons présents, Eloy Cob, déclarant même « Je chie sur Dieu si ils ne sortent pas immédiatement de la salle par l’escalier, ils vont sortir par le balcon ! » (cf. Témoignage de J. Floristan in Espoir, 16 mars 1969).
En 1936 il s’installait à Valderrobres (Teruel) et fut en mai le délégué de Torre del Compte lors du congrès de la CNT à Saragosse. Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, il gagna immédiatement Torre del Compte et Gandesa où il participa à l’écrasement des fascistes à Villalba de los Arcos avant de s’intégrer à la colonne confédérale formée à Tarragone. Après avoir participé à la prise de Calaceite (Aragon), il s’intégra à la Colonne Carod-Ferrer qu’il quitta à la suite de désaccords avec ses responsables. Il devint alors le secrétaire de la collectivisation de la zone de Valderrobres réunissant 19 villages. Lors de l’offensive en 1937 des troupes communistes de Lister contre les collectivités libertaires d’Aragon, il dut se cacher puis parvint à gagner Lecera où il s’intégra dans les sevices d’intendance de la 117e Brigade Mixte. Ultéieurement il fut membre du bataillon d’Aguston Remiro Manero.
Passé en France par Bourg-Madame le 9 février 1939, il fut interné dans divers camps — Mazères, Vernet, Septfonds- avant d’être enrôlé dans une compagnie de travailleurs étrangers dans les Pyrénées. Après avoir déserté de la Compagnie de travailleurs, il parvint à gagner le village de Condad, près du grand complexe métallurgique de Fumel (Lot-et-Garonne).
A la Libération et après avoir résidé dans diverses localités (Fronton, Decazeville, Sainte-Fontaine) où il exerça divers postes de responsabilité, Julian Floristan s’installait au début des années 1950 avec sa famille à Royan où son fils, âgé de 23 ans, devait se noyer à l’été 1961.
A la fin de l’été 1948 il avait été nommé secrétaire de la FL-CNT de Sainte-Fontaine (Moselle) aux cotés de Ramon Martinez (propagande) et de Antonio Ibañez (administration).
Militant de la tendance la plus orthodoxe de la CNT et secrétaire pendant de nombreuses années de la Comarcale de Valderrobres en exil, il participa comme délégué à très nombreux congrès et assemblées pleinières du MLE-CNT, notamment au premier congrès tenu à Paris en mai 1945, à celui de 1947 (délégué de Fronton), au plenum de la région toulousaine d’août 1946, etc. et exerça de nombreuses responsabilités au sein des organisations libertaires : secrétaire de la CNT de Fumel (1946-47), secrétaire de la CNT et de SIA de Fronton, secrétaire d’administration de la régionale toulousaine (1947-1949), animateur de la FL- CNT de Decazeville (début des années 1950), secrétaire de la FL de Royan (à partir de 1954). Il collabora également à la quasi-totalité des jouranux de l’exil où il utilisa les pseudonymes (Royan, Florian, Riojano Urrechu) ainsi qu’à l’ouvrage collectif « Comarcal de Valderrobres (Toulouse, 1971).
Julian Floristan Urrecho est décédé à Royan le 19 mai 1997.
Œuvres : — Cosas Vividas (Associacion Isaac Puente, 1991)