Né dans une famille aisée et écolier appliqué, Justo Val Franco avait émigré encore très jeune à Barcelone où il allait adhérer rapidement à la CNT. Ouvrier dans le bâttiment, il fut délégué de chantier et membre de la junte du syndicat et son activisme l’obligeat lors de la dictature de Primo de Rivera de s’exiler dans le Midi de la France. Il y partiipa aux activités du mouvement libertaire espagnol et aux divers complots menés contre la dictature et notamment, en novembre 1924, à l’expédition de Vera de Bidasoa où il fut blessé, capturé et condamné à 10 ans de détention.

Libéré en 1929, il retourna au printemps 1931 à Albalate (Huesca) où il participa au groupe culturel fondé par Carrasquer autour duquel allait se structurer le mouvement anarchiste de la comarcale du Cinca. Lors de la proclamation de la République il fut nommé secrétaire de la CNT d’Albalate. Il participa dans ces premières années de la République à de nombreuses conférences et tournées de propagande ainsi qu’à une troupe de théâtre social. Membre du comité comarcal de la CNT du Cinca, il appartenait également à une collectivité et vivait en union libre avec Esperanza Casado. Ses activités lui valurent d’être emprisonné quelque temps avant d’être libéré grâce à la pression populaire.

Après avoir activement participé à l’insurrection de décembre 1933, et pour échapper à la répression, il alla dans la province de Lerida où il allait rester jusqu’au coup d’État franquiste de juillet 1936. Pendant la guerre et la révolution, il fut le secrétaire comptable d’une collectivité agricole après avoir participé à l’organisation de la collectivité d’Alabalate et, avec notamment Alberola et Manuel Lozano avoir mis sur pieds dès août 1936 un nouveau systéme économique dans la zone du Cinca. Il fut également membre au Comité provincial de la CNT de Lérida.

Exilé en France lors de la Retirada et après les vissicitudes subies par tous les réfugiés espagnols, il finit par s’établir comme paysan à Carpentras (Vaucluse) avant de s’installer dans les années 1960 à Perpignan où il travailla comme maçon et milita à la FL-CNT jusqu’à son décès survenu le 2 février 1978.