Dès 1926, Joseph Chatelier, comme ses frères, était signalé comme appartenant au groupe anarchiste d’Aimargues (Gard) qui se réunissait à la Maison du Peuple, comptait alors une quarantaine de membres tous ouvriers agricoles et dont le secrétaire était Laurent Lasgoute. En 1927 il fut condamné à la suite d’une action anticléricale.
Militant de l’Union anarchiste et de l’union locale d’Aimargues (Gard) de la CGTSR, collaborateur de Terre libre (Nîmes), Joseph Chatellier, qui demeurait rue Jeanne d’Arc, participait activement au printemps 1936 à une grève victorieuse des ouvriers agricoles de la région. Son domicile servait en 1937 de boite aux lettres au groupe de Lunel (Hérault) de l’Union anarchiste. En 1938 il était l’un des 33 abonnés au Libertaire dans le Gard. Le 20 mars 1938, avec notamment les frères Rogatti, Joseph Deschamps et Marcellin Mari, tous membres de la Solidarité internationale antifasciste (SIA), il avait participé à la manifestation et à la bagarre qui s’en suivit contre un rassemblement de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et, à la suite de laquelle plusieurs militants furent poursuivis et condamnés à des peines de prison pour « violences et voies de fait ». Le 21 juin 1938 il fut condamné pour ce fait à 2 mois de prison et 59 fr. d’amende par le Tribunal correctionnel de Nîmes.
Pendant la guerre Joseph Chatellier fut arrêté par les autorités de Vivhy avec sept autres militants anarchistes d’Aimargues — les frères Alfred, Élie, Joseph et Jean Deschamps, Georges Louche Marcellin Mari et Pail Perrier — et interné avec eux comme détenu politique au camp de Chibron (Var).
Joseph Chatellier, comme son frère Jean, fut membre du Comité de Libération qui siégea à la Mairie d’Aimargues le 23 octobre 1944. Il fut élu maire d’Aimargues le 6 mai 1945 sur une liste communiste et occupa le poste jusqu’en mars 1963.
Joseph Chatellier est décédé le 20 novembre 1985.