Louis Charveron (parfois orthographié Chaveron et Chevreron), qui demeurait 5 rue Saint-Jacques, avait une boutique de coiffeur au 7 rue Ernestine à Paris 18e arr. Il fréquentait le Cercle anarchiste international fondé en 1888 et participa activement au congrès anarchiste international tenu salle du Commerce à Paris les 1er et 8 septembre 1889. A l’été 1889 il avait organisé des réunions de coiffeurs anarchistes à Paris. Il était égaleme nt signalé dans les réunions du groupe La Sentinelle de Montmartre, rue Clignancourt.
Début 1890 il était signalé lors des réunions publiques du groupe Les Libertaires du XVIIIe arrondissement.
Fin juin 1891 il fut soupçonné par la police de préparer la sortie d’un groupe de compagnons, sous le nom de Tribu des pieds plats, à Clamart pour aller y manger et partir sans payer. Fin octobre 1891 avec l’aide de compagnons de la Ligue des antiproprios il avait déménagé à la “cloche de bois”.
En janvier 1892 il fut le gérant du numéro unique du journal antimilitariste et antipatriote Le Conscrit (23 janvier) publié par le groupe parisien de propagande anarchiste, auquel collaborèrent notamment G. Dari (sans doute Georges Darien), H. Duchmann, Léon Bienvenu et Henri Fève ; sous-titré Organe d’agitation antipatriotique et distrinbué gratuitement, l’imprimé portait en épigraphe Plus de frontières ! L’Humanité libre ! et reproduisait notamment la chanson Les conscrits insoumis :
« On nous dit d’avoir de la haine/Pour les Germains envahisseurs/ De tirer Alsace et Lorraine/ D’entre les mains des envahisseurs / Que nous font les luttes guerrières / Des affameurs de tous pays ?/ Nous ne voulons plus de frontières / Les Insoumis /
On nous parle en vain de patrie/ Nous aimons les peuples divers/ Nous allons porter l’Anarchie/ Sur tous les points de l’univers/ Au jour de la lutte finale / Les réfractaires, tous unis / Feront l’Internationale/ Des Insoumis ».
Poursuivi Chaveron fut condamné à 1 an de prison, mais fut laissé en liberté, sans doute après appel. Le 14 mars suivant il fut arrêté dans le cadre de l’enquête du vol vol de dynamite commis par Etievant à Soisy-sous-Etiolles. Il se réfugia alors à Londres où il vécut dans une très grande précarité et misère, à tel point qu’en janvier 1893, selon la police, il avait songé à rentrer en France pour purger sa peine. En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer pour « surveillance spéciale aux frontières ». Début 1895, il distribuait, selon les indicateurs, les placards publiés par le groupe L’Anonymat de Parmeggiani.
Suite à l’amnistie de février 1895, il resta à Londres où en 1896 il résidait 2 Greese Street.