Admirateur de Benoit Malon, Louis Tranier, qui n’était affilié à aucun parti mais fréquentait les milieux socialistes, fut à l’origine, avec le typographe proudhonnien Émile Héybrard de la fondation des premières chambres syndicales à Toulouse. En 1879 il participa à la création de l’Union des syndicats dont il fut nommé secrétaire. Délégué à l’Exposition universelle de 1878 à Paris comme un certain nombre d’ouvriers toulousains, il le fut aussi au congrès ouvrier de Marseille en 1879 où il vota avec la majorité collectiviste.
En 1880 il fonda le premier Groupe d’études sociales toulousain. En septembre 1882, au second congrès du POF, tenu à Saint-Étienne, il vota avec Brousse contre les guesdistes. Il participa également comme délégué des syndicats ouvriers de Toulouse au congrès de la FTSF à Paris (1883). Très lié à cette époque aux radicaux, il fut candidat aux élections municipales de 1888 sur une liste radicale-socialiste hostile à la liste officielle du Parti avant de se tourner vers l’anarchisme. En juillet 1888, son groupe prit le nom de « groupe d’études sociales des libertaires ». Parallèlement il fut le secrétaire du syndicat des tailleurs qui venait de se créer. Selon la police il aurait eu pour pseudonyme Capitole.
En 1889, il fut l’un des organisateurs avec le groupe Les Vengeurs d’ une série de conférences de Sébastien Faure jusqu’à Foix et Pamiers. Il était en 1890 le principal propagateur d’un socialisme libertaire. En 1892 il contribua au développement de l’Union des syndicats ouvriers de Toulouse à laquelle appartenaient également les militants anarchistes Marius Madières, Jean Marius Lions et Pierre Narcisse anciens membres du groupe Les Vengeurs. Le 4 janvier 1894 il fut l’objet d’une perquisition où la police avait saisi plusieurs exemplaires de La Révolte et du Père Peinard.
Tranier évolua par la suite vers le socialisme républicain (voir sa notice complète dans le Maitron).