Carlo Tresca, qui n’avait pu pour raisons économiques, pour suivre des études, était entré encore adolescent en contact avec le mouvement socialiste et syndical local collaborant au journal socialiste Geme. En 1904, suite à ses activés il était condamné à 1 an de prison et 6 mois d’assignation à résidence. Il passait alors en Suisse puis émigrait aux États-Unis où il installait à Philadelphie et devenait en septembre 1904 le directeur du journal Il Proletario, l’organe de la Fédération socialiste italienne où il propageait les concepts d’action directe et du syndicalisme des IWW et se rapprochait des conceptions anarchistes.
En juin 1906 il abandonnait son poste de directeur de Il Proletario et s’intégrait à la rédaction de La Voce del Popolo (Philadelphie) dirigé par Giovanni Di Silvestro, puis, en 1908 fondait à Pittsburgh l’hebdomadaire La Plebe où suite à divers articles anticléricaux, il fut condamné à deux reprises pour « calomnie » et dut cesser la publication du journal en 1909. Il alla alors à New Kensington (Pennsylvanie) où il dirigea le journal L’Avvenire.
En mai 1912 il alla à Lawrence où les IWW avaient mené une grande grève des ouvriers du textile et où se déroulait une grande campagne pur la libération des compagnons Ettor et Giovanetti accusés de complicité et incitation à la violence dans le meurtre d’une manifestante d’un piquet de grève tuée par la police. C’est à cette occasion qu’il rencontra Elyzabeth Gurley Flynn qui sera sa compagne jusqu’en 1925.
En 1913 il transférait le journal à New York. Ben que n’appartenant pas officiellement aux IWW, Tresca continua d’en propager les idées et de soutenir leurs activités notamment lors des grandes grèves à Paterson (1913) où il fut arrêté et poursuivi ou celle des mineurs de Misabi Rage (1916) où il fut poursuivi pour incitation à la violence. C’est vers cette époque que suite à des polémiques avec Big Bill Haywood, il rompait ses contacts avec les IWW.
En septembre 1917, dans le cadre d’un raid policier contre les IWW, il était arrêté avec Elizabeth Gurley Finn, Ettor et Giovanetti et plus de 160 autres, mais parvenait à obtenir une libération sous caution. Tandis que son journal L’Avvenire était interdit. Il fondait aussitôt, fin 1917 un nouveau titre Il Martello où il allait participer après guerre à la campagne en faveur de Sacco et Vanzetti, aux polémiques internes du mouvement anarchiste italo-américain et à la lutte contre l’entrisme des fascistes dans le mouvement ouvrier.
En 1923 il fut l’un des instigateurs de la formation de l’Alliance antifasciste. Suite à ses violentes attaques du fascisme dans les colonnes du journal et suite aux pressions de l’ambassade d’Italie, il fut poursuivi en août 1923 — officiellement pour des publicités en faveur du contrôle des naissances — et condamné à 1 an et un jour de détention à purger au pénitencier d’Atlanta où il fut interné le 5 janvier 1925. En appel la piene fut réduite à 4 mois. Il fut remplacé au Martello par Pietro Allegra.
D’abord séduit par la Révolution russe, il devint rapidement très critique du léninisme et du régime soviétique.
En 1923 il avait participé à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.
Dès le début il fut un actif soutien de la révolution espagnole et dénonça les activités contre-révolutionnaires des staliniens.
Lors de la Seconde guerre mondiale, il fut membre de l’organisation antifasciste « Mazzini Society et Office of War Information per l’organizzazione dell’Italian-American Victory Council, un organisme destiné à établir la politique américaine avec l’Italie une fois libérée.
Carlo Tresca, qui ne manquait pas d’ennemis, a été assassiné à coups de revolver le 11 janvier 1943 à New York, sans que l’on sache si ce fut par des fascistes, par des communistes ou par de simples malfaiteurs.