Né dans une famille franco-italienne de sensibilité gaulliste, Gérard Mélinand n’avait pas participé au mouvement de mai-juin 1968 au lycée Arago où il était élève. Ce n’est que l’année suivante qu’il adhéra au Comité d’action lycéen, découvrit le communisme libertaire et adhéra au groupe ORA de Vincennes.
Résidant dans le 5e arrondissement il adhéra ensuite au groupe Jules Vallés du 13e arrondissement. Il s’y investissait rapidement dans le travail de quartier au sein du collectif publiant Le canard du 13e et animant le terrain d’aventure organisé pour les enfants du quartier. Dans l’organisation il était nommé à l’utomne 1973 au Secrétariat aux relations internationales (SARI) chargé des relations avec les compagnons italiens.
Les 2-3 décembre 1972 il avait été avec Ramon Finster et Claude Beaugrand, l’un des délégués à la Rencontre nationale tenue à Arles.
Parallèlement il se formait aux métiers de l’impression à Edit 71, l’imprimerie montée par l’ORA puis intégrait l’imprimerie Les Imprimeurs libres comme tireur offset.
Puis, en 1974, il fit partie du groupe ORA du 5e arrondissement –avec notamment Geneviève Pauly, Rolf Dupuy, Natacha Doudjeva, Laurent Galice — et participa à l’agitation au sein de la Maison pour Tous de la rue Mouffetard et à la publication du journal de contre-information Le Cri du 5e. En 1976 il se prononçait pour l’exclusion de la tendance qui allait former l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL) et pousuivait son militantisme au sein de l’OCL, le nouveau sigle adopté par l’ORA.
Lors de l’émergence en ce milieu des années 1970 du mouvement autonome il allait devenir l’un des partisans de cette mouvance, participant à l’occupation du journal Libération et devenant l’une des figures de l’autonomie parisienne dans laquelle il allait entraîner bon nombre de militants. Ces positions, la violence extrême développée par les autonomes et un antisyndicalisme primaire allait entraîner alors le départ de l’OCL de plusieurs militants. Après avoir travaillé dans diverses imprimeries, Gérard Mélinand avait fondé sa propre imprimerie Expression.
En 1990 il avait été l’un des signataires de l’Appel pour une alternative libertaire, initié par l’UTCL pour regrouper tous les communistes libertaires. Toutefos au printemps 1991, constatant que la nouvelle organisation n’était « qu’un avatar de l’UTCL » il refusait d’y adhérer comme plusieurs signataires d l’Appel dont Michel Ravelli, Auguste Lhermite, Hervé Guillermic, Daniel Guerrier (topus anciens de l’ORA et de l’OCL2), Paul Denais, Michele Stern, Guy Bourgeois (de la TAC), Antonio Martin, José Morato, Montsé Turtos (groupe du Pré-Saint-Gervais), André Senez, Rhida Tabai, Bernard Cnockaert, Joseph Priollet, Romain Tarhant, et Josette Chavy (cf. communqué de mai 1991).
Après le renouveau de la CNT lors des grèves de 1995, il se rapprocha de cette organisation à laquelle, à la fin des années 1990, et malgré l’opposition de certains militants estimant que son statut de patron était en contradiction avec son adhésion à la confédération, il parvint à adhérer au syndicat de la communication. Il eut l’idée d’organiser les journées culturelles de mai 2000, et participa activement au comité chargé de les mettre sur pied. Après ces journées qui furent une réussite, et épuisé par l’effort founi, Gérard Mélinand décédait d’une rupture d’anévrisme dans la nuit du 21 au 22 juin 2000 à la sortie de son imprimerie. Plusieurs centaines de personnes participèrent à son incinération au Pére Lachaise.