Après avoir effectué son service militaire au Tonkin au début des années 1890, Léon Pélissard était revenu à Lyon où, avant d’intégrer en 1901 le groupe des travailleurs de la nuit d’Alexandre Jacob, il cumula huit condamnations.
Le 9 juin 1901 avec Alexandre Jacob il participa au cambriolage au Mans du domicile du juge de paix Hulot qui leur rapporta entre 10 et 12.000 francs. Dans la soirée du 22 avril 1903, après l’échec d’un cambriolage à Abbeville, il était interpellé à la gare de Pont Rémy avec son compagnon Félix Bour. Dans la rixe qui s’en suivit, un agent était tué et Pélissard parvenait momentanément à s’enfuir avant d’être arrêté le jour même.
Lors du procès des Travailleurs de la nuit à Amiens (8-22 mars 1905) il revendiqua ses activités d’anarchiste illégaliste déclarant que le vol était pour lui « une reprise légitime de possession au mépris des anathèmes du bourgeois ». Il fut l’auteur de chansons, notamment “la Diane du prolétaire” et “Conseils à un pègre”qui furent publiées dans le journal Germinal (Amiens). Condamné à 8 ans de travaux forcés, il fut envoyé au bagne de Guyane où il fut interné aux îles du Salut (matricule 34441) et où dès son arrivée il fut l’objet de nombreuses punitions « pour insoumission, lettres arrogantes au gouverneur de la Guyane, appréciations calomnieuses à l’encontre des surveillants… ».
Libéré en 1911 et astreint à la relégation en Guyane, Léon Pélissard s’évada à la fin 1912 ou début janvier 1913 au Panama où il décéda quelques jours après son arrivée.
Léon Pélissard avait écrit en prison ses mémoires (non retrouvées).