Auguste Thomachot, dont le père proscrit de 1848 s’était réfugié à Genève où il serait mort en avril 1880, signa le manifeste contre la guerre adressé aux travailleurs de tous pays, en juillet 1870. Pendant le Siège de Paris, il aurait été délégué à la mairie du IXe arr.
Après la défaite de la Commune, Auguste et son frère cadet vécurent à Genève et furent administrateurs de La Marmite sociale, restaurant coopératif pour réfugiés.
En 1873, Auguste appartenait à la section de propagande et d’action révolutionnaire socialiste de Genève. Cette section fut vite désorganisée si l’on en croit une lettre de Joukowsky à Claris (14 mai 1873, archives Claris, IFHS) :
« Que sommes-nous devenus à Genève ? Hélas ! nous ne sommes plus que six, c’est bien triste à dire. Les deux frères Thomachot, Audebert, Josselin, Lion, et votre serviteur ; nous nous réunissons tous les mardis pour… causer, pour ne pas oublier les uns les autres, et cela dans un moment où il faudrait agir sérieusement ».
Le 1er septembre de cette même année, il assista comme délégué au sixième congrès de l’AIT « antiautoritaire » qui se tint à Genève et, à l’issue du congrès, organisa avec son frère et deux autres militants le meeting qui, le 4 septembre, clôtura ces assises.
L’année suivante, A. Thomachot collabora à La Commune (Genève, 8 numéros, 20 avril-novembre 1874), revue libertaire mensuelle. Interdite à partir du numéro 2, la revue continua ce paraître avec le seul sous-titre de Revue socialiste.
Vers 1877, Thomachot aîné quitta Genève et vint habiter Paris, 145, rue Saint-Maur, XIe arr. En 1881-1882, il aida Émile Gautier à organiser les premiers groupes anarchistes de la capitale. Lui-même appartint à celui du XIe arr.
Il était correspondant du journal anarchiste Le Révolté fondé par Kropotkine, Dumartheray et Herzig qui paraissait à Genève depuis le 22 février 1879 (il devint parisien à partir du 12 avril 1885).
Marié vers 1878, Auguste Thomachot fut atteint de folie de la persécution. Interné à Sainte-Anne, puis à Ville-Evrard, Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise), il y mourut en 1884 ou 1885.
Les rapports de police de B a/1285 confondent parfois les biographies des deux frères Thomachot. Il est notamment difficile de préciser si c’est Thomachot « aîné » ou Thomachot « jeune » qui revint à Paris en 1877 et mourut à Ville-Evrard. L’un des Thomachot était surnommé Serviette.