Dictionnaire international des militants anarchistes
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ANGELINI, Claudio
Né en Romagne (à Césèna ?) vers 1892 - Ouvrier du bâtiment - UAI – Genève (Suisse) - Italie - Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 19 janvier 2011
dernière modification le 7 septembre 2023

par Claire Auzias, R.D.

Claudio Angelini était déjà un militant anarchiste patenté lorsque en 1924, après avoir fui le fascisme en Italie, il avait émigré clandestinement en France où il s’installa à Lyon et travailla toute sa vie sur les chantiers du bâtiment comme peintre en fausses pierres et en faux marbre.

C’est en 1907 qu’il avait participé à Genève à son premier groupe anarchiste et syndicaliste où il avait été introduit par son frère aîné qui travaillait comme maçon.

Revenu en Italie il allait militer à l’Union anarchiste italienne (UAI) et participa notamment au congrès de cette organisation tenu à Bologne du 1er au 4 juillet 1920. Il rencontra à plusieurs reprises E. Malatesta.

Avec l’instauration de la terreur fasciste et les affrontements incessants entre fascistes et antifascistes dans sa Romagne natale, Claudio Angelini décidait d’émigrer en France. Après avoir gagné la frontière, en mai 1924, il passait à pieds la montagne et arrivait à Grenoble muni de l’adresse d’un compagnon anarchiste qui le reçut et lui fournit les premiers secours avec l’aide du groupe libertaire de la ville. Il trouva à s’embaucher provisoirement à la foire de Grenoble. Puis sur le conseil des compagnons du groupe, assailli par l’afflux de réfugiés, il partait pour Lyon, important centre industriel où il avait plus de chance de trouver du travail. Il y arrivait en novembre et s’intégrait très vite à l’important groupe d’anarchistes italiens qui y était bien organisé.

Lecteur du Libertaire quotidien et du Risveglio (Genève) de Bertoni, il participait régulièrement aux réunions bihebdomadaires (mercredi soir et dimanche matin) du groupe et aux actions de solidarité : « Nous les Italiens, on est d’un coté et de l’autre de l’Italie : alors après la réunion, on causait du pays, alors ici, on a fait des fêtes pour ramasser des sous pour envoyer à ceux qui en ont besoin ». Puis, en liaison ave L. Bertoni qu’il connaissait très bien et les groupes italiens de Genève, il prit une part prépondérante avec le groupe italien à la campagne internationale en faveur de Sacco et Vanzetti menée avec les compagnons français et espagnols et dont Bertoni avait été l’un des principaux organisateurs.

Au point de vue professionnel, lorsqu’à Lyon il postula à l’adhésion au syndicat des cimentiers, il eut à exécuter, selon une vieille tradition compagnonnique, un ouvrage sous les yeux de deux témoins, anciens syndiqués et ouvriers accomplis dans leur métier.

Claudio Angelini participa également au soutien à la révolution espagnole.
Dès l’avènement de l’État français et du Maréchal Pétain, et suite à une dénonciation di consul italien le présentant comme « un anarchiste dangereux », Claudio Angelini fut arrêté à son domicile. Aux gendarmes il déclara : « …oui, moi je suis macaroni, mais je ne suis pas un macaroni canaille, moi je suis pas un fasciste… il y a vingt ans que je suis en guerre avec Mussolini. C’est le vôtre de Mussolini, pas le mien, parce que vous autres, vous l’avez toujours protégé ». Sous le coup d’un arrêté d’rexpulsion il fut acheminé avec d’autres compagnons dans un camp, entre Roanne et Saint-Étienne, dont il parvint ensuite à s’évader.

Après la Seconde Guerre mondiale, Claudio Angelini continua de militer dans le mouvement libertaire lyonnais ainsi qu’à la Libre Pensée.

Claire Auzias


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