Dictionnaire international des militants anarchistes
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CASTEU Second, François
Né le 27 janvier 1876 à Nice (Alpes-Maritimes) - mort le 18 mai 1935 - Ouvrier typographe - FCL-UA- CGT - Lausanne (Suisse) - Nice (Alpes-Maritimes) - Beauvais (Oise)
Article mis en ligne le 16 décembre 2006
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.

Second Casteu, marié, père de cinq enfants, appartenait à une famille de trois enfants ; sa mère était veuve et l’avait élevé religieusement, mais dès son adolescence Segond Casteu s’était dégagé de toutes croyances ; il devint ouvrier typographe et militait à la CGT. À vingt ans, il fit dix-neuf jours de service militaire, puis s’exila en Suisse. Il se maria en 1895 avec une compagne, Louise Perrin, qui avait eu cinq enfants nés d’un premier mariage.

A partir de 1905 au moins, il fut actif au syndicat des typographes affilié à la Fédération des unions ouvrières de la Suisse romande (FUOSR), d’orientation syndicaliste révolutionnaire. L’année suivante il était un des piliers de l’Imprimerie communiste qui publiait son organe, La Voix du Peuple, mais aussi L’Exploitée, et le Gutenberg, organe de la fédération suisse des typographes, et d’autres titres.

Lors de la visite en Suisse en 1910 du président Fallières qui avait refusé la grâce au militant anarchiste Liabeuf, Casteu le traita d’assassin dans le journal La Voix du peuple (Lausanne) ; arrêté le 16 août il était mis au cachot vingt jours puis expulsé le 29 août. Il alla d’abord à Thonon, gagna Paris où il aurait eu l’intention de se faire embaucher à La Guerre sociale, puis en novembre s’installait à Nice où il allait travailler comme typographe au Phare du littoral puis à l’imprimerie de La Dépêche.

Demeurant 4 Place de la halle aux Herbes, il y recevait des compagnons de passage, ce qui lui valut de recevoir congé de son propriétaire. A cette époque il imprimait et distribuait des prospectus à son nom, engageant à ne pas féconder et à s’adresser à lui pour acheter un livre proposant des méthodes anticonceptionnelles.

Au printemps 1911 il résidait toujours à Nice, 8 Boulevard de Mont Boron (puis 4 place Halle aux Herbes) et était, selon la police, outre un “excellent ouvrier typographe… le correspondant de La Guerre sociale à Nice”. Il était alors le secrétaire du Groupe d’études sociales qui était adhérent au Comité de défense sociale (CDS).

Vers l’automne 1913, il s’installa avec sa femme et ses enfants à La Ruche, école pour enfants que Sébastien Faure avait fondée en 1904 à Rambouillet et c’est là qu’il rencontra Eugénie Trébuquet qu’après le décès de sa femme en janvier 1914, il épousa en mars 1915.

En 1914, Casteu fut mobilisé à Beauvais dans la « territoriale » et “après avoir abimé sa santé pour ne pas aller au front”restat trois années dans un hôpital. Redevenu civil à la fin de 1918, il se fixa à Haucourt par Crillon, dans l’Oise. Il collabora au Libertaire, notamment à la rubrique "Situation internationale", puis devint correspondant de Germinal, hebdomadaire anarchiste de la Somme, dont il fit la propagande pendant plus de dix ans, le vendant chaque samedi au marché de Beauvais et dont il assura la gérance en septembre 1927 pour l’édition de l’Oise. Le 17 septembre 1920 il avait participé avec G. Bastien à la fondation de la Fédération Communiste Libertaire (FCL).

Le 9 février 1921, il fut jugé par le tribunal correctionnel de Beauvais pour des propos tenus en réunion publique le 12 mai 1920 au théâtre de Beauvais ; il fut condamné "par défaut" à deux ans de prison ; lors de l’audience, où devaient témoigner Lecoin, Veber, Le Meillour et Sébastien Faure, le huis-clos avait été prononcé, ce qui avait entraîné de cris de “Vive l’anarchie ! Vive la révoluion !” et L’Internationale chantée par le public, suivie de l’arrestation mouvementée de Casteu et de Le Meillour relâchés peu après. Mais Casteu sera de nouveau poursuivi pour “outrages à gendarmes” ;le 13 avril, la peine fut confirmée, mais il obtint le sursis et se vit infliger 800 F d’amende. Ayant refusé de payer par manque de moyen, le 20 juillet, ce fut la saisie, ses meubles furent vendus. Casteu appartenait alors au Soviet de l’Oise.

En août 1921, il fut le délégué du syndicat des typographes de Beauvais au congrès de la CGT à Lille.

A l’été 1922, avec sa compagne, il se prononça contre l’adhésion à la CGTU et en faveur de l’autonomie des syndicats (cf. Le Libertaire, 24 février 1922).

Casteu, qui en 1922 avait participé avec sa compagne à l’enquête sur "le fonctionnarisme syndical" publié par La Revue anarchiste de Sébastien Faure, représenta la Fédération de l’Oise au IIIe congrès de l’Union anarchiste à la Maison du peuple de Levallois (Seine) les 2 et 4 décembre 1922 (voir Haussard). Il assista au IVe congrès qui se tint à Paris les 12 et 13 août 1923 où fut décidée la parution quotidienne du Libertaire et il se confond peut-être avec Casteu qui fut délégué par l’UD unitaire de la Somme au comité national de la CGTU en 1923 (cf. L’Atelier, 21 avril).

A l’automne 1923, pour avoir refusé de serrer la main d’un gendarme) qui il avait dit “Vous êtes l’ennemi du peuple, moi je suis du peuple, je vous défends de me tendre la main” (cf. Le Libertaire 2 novembre 1923), il avait été condamné à 6 jours de prison et où il fut tenté alors de lui faire purger la peine datant de 1920…

En septembre 1927, il fut poursuivi par l’évêque de Beauvais en raison d’articles anticléricaux, publiés dans Germinal. Arrêté le 26 septembre, il fut incarcéré à la prison d’Amiens et condamné à verser 7 503 F 20 d’amende au total. Il dut subir la contrainte par corps parce qu’il n’avait pas payé les 1 000 F de dommages et intérêts auxquels il avait été condamné. Il fit pendant dix-huit jours la grève de la faim pour obtenir le régime politique et fut libéré peu après et poursuivra ses activités dans Germinal jusqu’à la disparition du journal en 1933.

En 1928 il était le trésorier de la Fédération Anarchiste de l’Oise.
Au printemps 1931, il fit l’objet de nouvelles poursuites et fut libéré après dix jours de prison et sept de contrainte par corps et après une grève de la faim.
Il figurait en 1935 sur une liste d’anarchistes du département de l’Oise où il était domicilié à Milly-sur-Therain.

Malade depuis 10 mois, Second Casteu est mort d’épuisement le 18 mai 1935 à l’hôpital Broussais à Paris et a été incinéré au cimetière du Père-Lachaise le 23 mai.

Segond Casteu avait également collaboré au journal syndicaliste révolutionnaire Le réveil typographique (Paris, 1901-1909, 44 numéros) et à La Revue anarchiste (Paris, n°1, janvier 1922 à n°35, 10 août 1925).


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