Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

WYSMANS, Henry

Né à Saint-Josse-ten-Noode le 30 mars 1858 — Ouvrier bijoutier — Saint-Josse-ten-Noode
Article mis en ligne le 30 juin 2010
dernière modification le 24 avril 2025

par R.D.

Ouvrier bijoutier et négociant en pierres précieuses, Henry Wysmans (orthographié aussi Wysman) publia avec Hubert Delsaute et Ferdinand Monier un article sur la Belgique dans L’Hydre Anarchiste (Lyon, n° 5, 23 mars 1884). Il était actif au syndicat bruxellois des ouvriers bijoutiers et fréquentait les réunions anarchistes. Il collabora aussi au journal Ni Dieu ni maître publié par Egide Govaerts (mai 1885-printemps 1886). En 1885 il était avec Othon et F. Ernest l’un des responsables du groupe Les Affamés de Bruxelles.
En 1886 il était membre d’un groupe qui comptait une vingtaine de membres dont son frère Corneille, garçon boucher, Stuyck, Govaerts et Colignon. Fin mars 1886, comme plusieurs autres militants dont Monier, Govaert, François Ernest et Stuyckn il fut l’obet d’une perquisition où la police avait saisi diverses brochures et manuscrits.

De 1886 à 1891 au moins, il fit un grand nombre de conférences et d’interventions de propagande dans des villes de Belgique et des Pays-Bas.

Le 27 novembre 1887, au local de la Populaire à Liège il avait été l’orateur d’un meeting sir le parlementarisme tenu devant environ 500 personnes où il avait déclaré : " L’ouvrier n’a besoin d’être sous la tutelle d’aucune espèce de Gouvernement. Quelque soit la forme de ce dernier, il est quand même impuissant à remédier à la crise industrielle que nous traversons. Pour nous le seul moyen d’arriver à l’émancipation de l’ouvrier est la révolution sociale. L’ouvrier n’a pas besoin de maître et la tendance de la fin du 19e siècle est au Communisme, non pas un communisme de couvent ou de caserne, mais un Communisme libre qui met à la disposition de tous les produits récoltés ou fabriqués en commun, laissant à chacun la liberté de les consommer comme il lui plaira. Telle est la solution vers laquelle doivent tendre tous nos efforts."

Le 18 novembre 1888, aux côtés de Thonar et de madama Maréchal, il avait été l’un des orateurs d’un meeting tenu à La Ruche ouvrière, où il avait notamment appeler les ouvriers à se se "préparer pour l’année 1889 à un soulèvement général en vue du partage du capital social et du travail, du renversement du cléricalisme, des gouvernements et de la Royauté".

Le 18 décembre 1888, lors d’une réunion publique tenue au local de La Populaire, il avait fait un discours très violant, déclarant notamment : “Quand le moment sera venu, si les ouvriers n’ont pas d’armes, ils sauront bien employer les moyens chimiques, ainsi que l’on s’en sert pour faire périr les punaises. Au surplus, dit-il, tous les ouvriers ont des armes, l’un a sa lime dont il pourra aisément faire un poignard, les autres ont des pioches, des marteaux dont ils sauront se servir.

Les anarchistes sauront, ajoute-t-il, marcher dans le sang et lorsqu’ils en auront jusqu’à la g……, ils le boiront. On ne doit pas chercher à résoudre la question sociale par un bulletin de vote, chacun sait que le mot politique signifie « c’est le plus malin qui attrape l’autre. » Ce qu’il faut faire parler, c’est la poudre, le jour où le tocsin sonnera que chacun sorte de son taudis. Nous flanquerons alors le feu dans toutes les paperasses de la propriété et de même que les gouvernants qui ont fait mitrailler nos frères, nous n’aurons aucun scrupule pour danser sur leur carcasse ».

Il fit partie avec E. Brassine, H. Delsaute, L. Dauphin et O. Berger, du groupe de compagnons qui en 1889 tentèrent de monter une imprimerie anarchiste. La police le présentait comme « Le chef d’un groupe d’anarchistes modérés ».

Au congrès socialiste international tenu à Bruxelles en 1891, il représenta les groupes anarchistes belges, qui en furent exclus.

En 1892 il était le principal animateur du groupe anarchiste de Bruxelles qui se réunissait dans un café au 22 rue de la Colline où il donna également plusieurs conférences publiques pour le groupe L’Affranchissement de la Libre Pensée dont il était membre tout comme les compagnons Villeval, Hautstont, Collignon et Decorte. Selon la police il était le principal animateur du groupe publiant le journal L’Homme libre dont l’administrateur était F. Pintelon. Selon un rapport daté du 13 février 1893, le groupe comptait 20 à 25 membres qui lors de leurs réunions hebdomadaires du samedi rue de la Colline étaient « très sobres en boissons et n’y faisaient que de minimes dépenses ».

On ne retrouve pas son nom après 1893. La police notait au début des années 1900 qu’il ne s’occupait plus de politique.

Œuvre : — Dialogue entre un anarchiste et un autoritaire (1890, paru précédemment en feuilleton dans La Révolte)


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