Dictionnaire international des militants anarchistes
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CARRETIER, Pierre “Gérard”
Né dans le Lot-et-Garonne le 1er avril 1888 – mort le 16 décembre 1989 - Militaire & hôtelier - UPF - Marseille (Bouches-du-Rhône) & Nice (Alpes-Maritimes)
Article mis en ligne le 14 décembre 2006
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

Né dans un milieu rural Pierre Carretier travaillait comme garçon de ferme. Illetré et mal payé, il s’engageait dans l’armée pour échapper à sa condition et apprenait à lire et à écrire. Il participait à la première guerre mondiale où il obtenait le grade de commandant. Puis Pierre Carretier devenait pacifiste à la lecture du Libertaire et de La Patrie humaine et devenait l’ami d’E. Armand.

En 1936, comme il devait défiler à Paris, à cheval et sabre au clair, il avait formé le projet de briser son sabre et d’en jeter les morceaux devant la tribune officielle où se trouvaient MM. Lebrun, Blum et Thorez ; c’est E. Armand qui l’en avait dissuadé en lui conseillant de ne pas laisser son poste à un autre officier.

Au début de la seconde guerre mondiale, il était chargé de la défense passive de la Seine à l’État Major de la région parisienne. Après l’armistice, il s’établissait à Marseille où il achetait un vieil hôtel. Ayant été employé au tracé de la ligne de démarcation dans les Landes, il aidait plusieurs personnes à franchir la ligne.
En mai 1941, suite à une dénonciation, il était arrêté à Paris par les Allemands et emprisonné onze mois à Fresnes. En contact avec Gaston Deferre, qui fréquentait son hôtel, il était ensuite chargé par celui-ci de prendre sous le pseudonyme de Gérard le commandement du maquis de Provence dont le poste de commandement était situé dans une chapelle à Trets. Le 18 août 1944 son groupe détruisait un convoi allemand de munitions d’une trentaine de camions se dirigeant vers Toulon. Un ou deux jours plus tard son groupe faisait, presque sans combat, quelques 300 prisonniers. Le 1er septembre 1944 le bataillon de Provence était intégré à la 9e division d’infanterie coloniale et partait combattre sur le front de l’est de la France. A son retour à Marseille fin décembre, De Lattre de Tassigny, lui proposait un poste d’adjoint au colonel Fabien, commandant d’un régiment FFI. Il refusait et décidait de quitter l’armée, ce qui fut fait à l’été 1946.

Dans les années 1950 il tenait un hôtel de passe à Nice. Membre du regroupement Union syndicale des travailleurs anarchistes (USTA) il collaborait au bulletin L’Anarchie (Paris, n°1, janvier à n°5, juin 1954) édité par l’Union Syndicale du Travail Anarchiste et publié conjointement au Rail Enchaîné dont le gérand était Fernand Robert et auquel il collaborait également. Puis il était l’administrateur du bulletin L’Ordre Social (Nice, n°1 janvier 1958 à n°7, avril 1959) publié par le groupe Élisée Reclus et dont le gérant était Paul Rassinier. Il participait activement dans les années 1960 à la campagne de Louis Lecoin en faveur de l’objection de conscience.

Retiré dans sa villa du haut Nice, il y recevait de nombreux compagnons et soutenait les organes de l’union des pacifistes ainsi que Le Libertaire édité par Maurice Laisant.
Emballé par la lutte de libération des femmes, il diffusait le livre de Benoite Groult "Ainsi soit elle".

Le 24 octobre 1971, à l’âge de 83 ans, Carretier entamait une grève de la faim en soutien à la grève de la faim menée à Nantes par Dominique Valton (insoumis) et Armel Gaignard (déserteur).

Pierre Carretier est mort le 16 décembre 1989. Il léguait son corps à la science et exigeait de ne bénificier d’aucune cérémonie.


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