Joan Ullés Bascompte qui était le deuxième de quatre frères, avait dû cesser d’aller à l’école dès l’âge de 12 ans pour aider sa mère ouvrière du textile. A 14 ans il entrait comme apprenti mécanicien dans un atelier métallurgique et dès l’année suivante adhérait à la CNT.
Après avoir participé à la lutte contre le soulèvement militaire de juillet 1936, il participait à la collectivisation de son atelier de réparations de machines textiles — la maison Bach- de Terrassa qui comptait huit ouvriers et sera renommé Taller Confederal Numero Uno. A l’été 1936, sur l’impulsion de l’ouvrier tourneur Joan Serra, l’atelier collectivisé se consacrait à la fabrication du pistolet Astra, renommé CNT-FAI puis Francisco Ascaso. Le développement de l’industrie de guerre portera les effectifs de l’atelier jusqu’à cent cinquante ouvriers et ouvrières. L’atelier disposera d’un camion lui permettant d’échanger des produits manufacturés (vêtements et jougs pour les animaux) contre du ravitaillement auprès des collectivités d’Aragon et permettant d’assurer la subsistance des ouvriers et de leurs familles.
Joan Ullés Bascompte a ensuité été volontaire dans la 26e Division (ex Colonne Durruti) sur le front d’Aragon, puis a été envoyé dans la 25e Divisioon (ex Colonne Ortiz) avec laquelle il a participé à la bataille du Vall Farrera. Il a ensuite été envoyé quelques mois à l’école militaire pour étudier les services d’information et d’observation. A sa sortie de l’école militaire il fut envoyé à la 62e Brigade Mixte dépendant de la divison commandée par le communiste Trueba.
A la fin de la guerre, après avoir participé aux combats de la retraite en Catalogne et après avoir détruit le matériel lourd au Col d’Ares, il était passé en France et était interné au camp du Barcarès. Il fut ensuite envoyé travailler à Toulouse à la Société de Construction de l’Aréonautique du Midi. Après la capitulation de juin 1940, et l’interdiction de toute production de guerre, Joan Ullés a été renvoyé au camp d’Argelès puis dans une Compagnie de travailleurs étrangers pour la reconstruction de villages détruits dans le Canigou, et aux mines de Decazeville où avec d’autres militants de la CNT il constituait un groupe de résistance et participait aux combats pour la Libération.
En janvier 1946 il s’était installé à Marseille où sa compagne avait de la famille, et travaillait comme tourneur en mécanique jusqu’en février 1951 où il émigrait en Argentine.
En février 1976, après la mort de Franco, il faisait un voyage en Catalogne et en Europe et rentrait définitivement à Barcelone en mai 1982.
En juillet 2004 Joan Ullés Bascompte participait à un hommage rendu à Terrassa aux militants anarchosyndicalistes ayant lutté contre le franquisme.