Jean Treguer avait été mobilisé lors de la Première guerre mondiale au cours de laquelle il fut grièvement blessé (sans doute gazé). Déclaré invalide de guerre, il sera l’un des animateurs de l’Union des blessés du poumon dont il sera à plusieurs reprises l’administrateur.

En 1918-1919 il était l’un des responsables du syndicat CGT des dockers de Brest et en 1920 devint l’administrateur de la société des dockers brestois L’Egalitaire. Le 15 octobre 1920 il fut l’un des sept anarchistes – sur 19 membres – élus au conseil d’administration de la Maison du Peuple. Il fut membre du groupe anarchiste reconstitué début 1921 autour de Jules Le Gall et dont le siège se trouvait à l’ancienne Bourse du Travail, 14 rue Guyot. En mars 1921, avec les anarchistes Gourmelon, Lebris et Berthelot, il fut élu au bureau de l’Union départementale CGT, mais s’en retira l’année suivante.

Secrétaire du syndicat des dockers à partir de 1924, il quittait la CGT vers 195 et fondait un syndicat autonome qui perdurera jusqu’en 1930.

En juillet 1925 il fut l’objet d’une perquisition par la police qui se solda par la saisie d’une cinquantaine d’exemplaires du journal La Bataille syndicaliste. Jean Treguer, qui collaborait à cette époque à l’hedomadaire de l’Union anarchiste Le Libertaire, assuma la gérance de l’organe libertaire et de la Libre Pensée Le Flambeau (Brest, 80 numéros du 1er juin 1927 au 3 juin 1934) dont l’administrateur était René Martin et qui était domicilié à la Maison du Peuple. En 1926 il était le trésorier du syndicat des dockers à la Maison du peuple de Brest.

En 1927 il était l’un des animateurs du groupe libertaire de Brest dont faisaient notamment partie R. Martin, P. Gourmelon, J. Chapin, A. Le Lann, E. Jaffrenou, L. et G. Pinter, R. Lochu, M. Guérin, H. Prigent, J. Daniel et A. Goavec.

Il s’agit vraisemblablement du Tréguier (sic) délégué de Brest au congrès de l’UACR tenu à Amiens les 12-15 août 1928 et qui à la veile de ce congrès avait été arrêté lors d’une perquisition à la librairie du Libertaire.

Jean Treguer, qui avait sans doute réintégré la CGT, était responsable du Comité juridique, poste auquel en 1930 il fut remplacé par J. Soubigou. Il devint alors le concierge de la Maison du peuple et appartint au Comité de Défense sociale. A partir de 1934 il fut le secrétaire de la section de Brest de la Ligue internationale des combattants de la paix (LICP). Inscrit au Carnet B il figurait en 1935 sur l’État des anarchistes du Finistère.

Jean Treguer est décédé à Brest le 6 avril 1963.