Fils du militant cénétiste Jesus Trabal, Antonio Trabal Bisbal, après avoir fréquenté jusqu’à ses 14 ans l’école de l’Ateneo Obrero de Sant Feliu de Llobregat, avait commencé à travailler dès 1935 dans un atelier de mécanique. Membre de la Fédération ibérique des Jeunesses libertaires (FIJL), il occupa dès le début de la guerre des fonctions administratives et cultuirelles au sein de cette organisation. En 1937 il s’enrôlait dans l’armée républicaine et après avoir été grièvement blessé en 1938 sur le front de la Segre eut à subir une trépanation. Il intégra ensuite les mutilés de guerre et travailla pour les services administratifs des hopitaux militaires.
Passé en France lors de la Retirada de février 1939, il fut interné aux camps de Saint-Cyprien et de Bram dont il sortit en janvier 1940 pour aller travailler dans une usine d’aviation à Bagnères-de-Bigorre. Au début de la seconde guerre mondiale, il fut transféré au camp d’Argelès dont il s’évada en mai 1941 pour gagner Toulouse avec sa compagne et leur nouveau né. De juillet 1942 à août 1944 il fut affecté dans une Compagnie de travailleurs étrangers à Cajarc (Lot) où il devint un agent de laison avec le maquis local et participa à la reconstruction de la CNT clandestine.
Après la scission survenue en 1945 dans le mouvement libertaire espagnol de l’exil, il fit partie de la tendance dite collaborationiste. En 1946, lors d’une assemblée pleinière tenue à Toulouse il fut élu vice secrétaire de la Ligue des mutilés et invalides de la guerre d’Espagne où il allait pendant plus de 40 ans déployer une intense activité. L’année suivante, il s’établissait en région parisienne comme secrétaire de la Ligue — nommé au 2e congrès tenu le 25 janvier 1947 et nommé aux cotés de José Rias (président), Enrique Ciutat (trésorier), Alejandro Trapero (propagande) et José Jadraque (rééducation) — qu’il allait représenter jusqu’en 1978 au Fondo Humanitario Español. Parallèlement il fut à plusieurs reprises membre du Comité régional catalan de la CNT collaborationiste qu’il représenta dans l’association La Treva catalana.
A partir de 1953 il entra à l’UNESCO où il travailla jusqu’à sa retraite en 1980. Grace à ses efforts et ceux d’autres compagnons, les mutilés et leurs veuves pourront obtenir droits et pensions. Après l’auto dissolution en 1998 de la Ligue des mutilés, Antonio Trabal milita depuis Noisiel dans les Agrupaciónes confederales de l’exil qui étaient liées au secteur de la CNT qui devint par la suite la CGT.
Antonio Travbal a collaboré à Catalunya (exil), Despertar (Toulouse), España Libre, Polemica (Barcelone) et aux organes de la CGT Libre Pensamiento et Rojo y Negro.
Antonio Trabal Bisbal est décédé en France le 3 octobre 2006.
Œuvres : — Breve historia de la Liga de Mutilados e invalidos de la guerra de España (Barcelona, Federación española de mutilados, 1986).