Dictionnaire international des militants anarchistes
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CALAZEL, Ferdinand, Joseph
Né à Redessan (Gard), le 25 septembre 1865 - Serrurier mécanicien ; marchand ambulant - Marseille (Bouches-du-Rhône), Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) & Rochefort (Charente-Inférieure) - Paris
Article mis en ligne le 11 décembre 2006
dernière modification le 22 mars 2024

par R.D.

Ferdinand Calazel avait été fiché à Marseille au début des années 1890 comme "militant et dangereux". Il travaillait alors comme serrurier mécanicien.
Camelot “vendant de la poudre à bronzer les plâtres” Ferdinand Calazel avait été signalé lors de son passage à Reims en octobre 1892. Il était accompagné d’Alice Marcelin (née à Angoulême) et le couple, venant de Chaumont, était parti sans payer “laissant une caisse contenant du linge, des ustensiles, des journaux, brochures et placards anarchistes” (cf. AD Marne, rapport du 15 décembre 1893).

Le 5 juillet 1894, il fut arrêté à Montluçon pour avoir fait dans plusieurs cabarets l’éloge de Caserio ; une commission rogatoire du juge de Montluçon permettait lors d’une perquisition à Reims de saisir une valise abandonnée par Calazel, contenant une volumineuse correspondance et une liste d’anarchistes de plusieurs départements, ce qui lui valut une condamnation, sans doute par défaut, à 6 mois de prison pour "association de malfaiteurs".

Au printemps 1895, qualifié "d’anarchiste très dangereux", il était signalé comme disparu de Nîmes avec sa compagne. Il colportait habituellement de la poudre pour cirer les meubles, de la poudre à dorer les métaux et des instruments pour aiguiser les faux. Peu après le couple fut localisé à Marseille où fin 1896 Ferdinand recueillait des fonds au profit des compagnons espagnols réfugiés dans la cité phocéenne.

Demeurant à Marseille (8 cours de Belsunce) Ferdinand Calazel était en 1897 membre du groupe La Jeunesse Internationale qui publiait la troisième série du journal L’Agitateur (Marseille, 2 numéros du 2 & 18 février 1897) dont le gérant était Edouard Roch ; ce groupe était notamment composé de Jules Cheylan, Maurice Chaumel, Frédéric Gros, Marius Escartefigue Jouvarin (futur maire de Toulon) Victor Rapallo, Émile Rampal et du tout jeune Alexandre Jacob. Calazel déployait une grande activité, convoquant des réunions, participant à de nombreuses conférences publiques où il prenait la parole –en particulier le 1er mai 1897 à la Bourse du travail. En janvier 1897 il avait également été avec Cheylan l’un des orateurs d’un meeting de protestation contre le procès de Montjuich (voir Tomas Ascheri). Il avait été l’organisateur des conférences de Sébastien Faure et de Louise Michel à Marseille les 19 et 20 mai 1897.

En 1898 il était signalé comme disparu de Marseille et exerçant avec sa compagne le méfier de marchand ambulant principalement dans le Var, les Alpes-Maritimes et le Vaucluse.

A l’été 1900, il se trouvait à l’Ile Saint-Denis (Seine), 2 Impasse Cordier, et proposait de former une sorte de coopérative d’achat de produits alimentaires dont les bénéfices pourraient être affectés à la propagande (cf. Le Libertaire, 12 & 26 août, 2, 10 & 23 septembre 1900). A l’automne 1900, il fut expulsé de son logement par son propriétaire qui avait appris qu’il était anarchiste.

En 1901, la police signalait qu’il était "marchand de poudre d’or" à Amiens avec Aline Marcellin, mais qu’il passait l’hiver à Redessan. Le dimanche 10 mars 1901, à l’occasion de la mi-carême à Amiens, Calazel et sa compagne Aline Marcellin, accompagnés notamment par Lemaire, les frères Émilien et Camille Tarlier, Carpentier, Dubourguet, Pépin, Gosselin, Péchin et Goullencourt, avait parcouru les rues de la ville à bord d’un char représentant Le Capital écrasant le travail d’où étaient jetés des papillons multicolores portant les inscriptions " A Bas le capital, Ni maître, ni valet !", "A bas l’autorité, Vive l’anarchie ! ", "L’armée est l’école du crime", "La femme est l’égale de l’homme", "La propriété c’est le vol, A bas la propriété”. Il était inscrit à l’état vert n°1 des anarchistes disparus et/ou nomades.

Abonné au Libertaire auquel il collaborait et qu’il diffusait à Marseille, il avait pris part le 26 juin 1902 au meeting de protestation contre l’interdiction faite aux soldats de pénétrer dans les bourses du travail. Il avait ensuite parcouru les départements du sud de la France avec sa compagne Aline Marcellin, marchande foraine.

Anarchiste coopérateur, il forma le projet d’une « entente économique », et, en mai 1903, tenta de réaliser, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), un essai d’affranchissement par le commerce plus qu’un projet de coopération de consommation proprement dite, une part des bénéfices étant réservée à la propagande. L’essai ne réussit pas. Il demeurait alors 10 rue de l’Amiral Bruix à Boulogne-sur-Mer

Calazel, installé à Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure), reprit l’affaire en décembre avec des envois d’huîtres. En avril 1904, il se proposa de continuer par des envois de primeurs et de beurre. En 1905, il était à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) et il persistait dans ses projets, mais sans doute échoua-t-il car, après cette date, il n’en fut plus question.

En novembre 1912, venant de Paris, il allait à Amiens pour y fonder un groupe des Amis du Libertaire, projet qu’il développa lors d’une réunion privée tenue le 17 novembre au siège du journal Germinal, en présence de Prost, Maximilien Tarlier, Mazier, Lemaire et Albert Andrieux entre autres.


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