Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

THEUREAU Marius, Ferdinand

Né le 4 mars 1893 à Paris — mort en février 1969 — Peintre décorateur — UA — AFA — Paris — Costa Rica
Article mis en ligne le 4 mars 2010
dernière modification le 26 mars 2025

par R.D.

Militant de tendance individualiste, Marius Theureau, qui aurait été le fils d’un gardien de la paix, fut élu au conseil d’administration de la série quotidienne du Libertaire aux côtés de Branco, Courtinat, Doucet, Megnol, Mualdès et Saling, lors du Ve congrès de l’Union anarchiste tenu en novembre 1924. A cette même époque il était l’un des responsables du Comité d’action de la Ligue des réfractaires à toutes les guerres qui lançait une campagne pour l’abolition de Biribi et était membre du groupe des Ve & VIe arrondissements. En novembre 1924 il participait au 2e emprunt pour Le Libertaire quotidien.

En mars 1927, il partit avec sa compagne Fernande Miquet et Georges Vidal au Costa-Rica pour y organiser une communauté anarchiste avec Raoul Odin ; il y fut en relation avec Miguel Palomares, de la Colonie de Mastatal fondée par Charles Simoneau Pedro Prat, avec lequel à l’été 1927, dans le journal Le Semeur (Santiago de Puriscal, au moins 14 numéros de juillet 1925 à octobre 1928) il lança un projet d’Association pour aider ceux qui voudraient venir s’installer au Costa Rica. Mais, pour diverses raisons, l’expérience échoua.

À son retour à Paris, il se sépara de sa compagne puis fonda la Ligue des réfractaires à toutes les guerres à laquelle adhérèrent notamment L. Barbedette, S. Faure, V. Marguerite, V. Méric, etc, et qui publia Le Réfractaire (Paris, 13 numéros d’octobre 1927 à décembre 1932) dont en février 1931 il devint l’administrateur à la place de A. Martin et dont le trésorier était Gaston Rolland. Il demeurait alors 12 rue Vicq-d’Azir (10e arr.). Au début des années 1930 il fut également membre du Comité de défense sociale dont les responsables étaient Felix Beaulieu Beylie (secrétaire) et Gaston Rolland (trésorier) et qui se réunissait chaque semaine au restaurant coopératif La Solidarité, 15 rue de Meaux.

Partisan de la synthèse anarchiste, il quitta l’Union anarchiste pour l’Association des fédéralistes anarchistes (AFA) fondée par S. Faure et, en 1928, représenta cette organisation au sein du Comité de défense sociale. En janvier 1929, il fut nommé secrétaire et trésorier du Comité international de défense anarchiste (CIDA) qui venait de se reconstituer et où il avait remplacé Moises Erguido Blanco, trésorier démissionnaire, et dont les autres membres étaient Lecoin et Perrin Odéon (France), Bifolchi (Italie), Makhno (Russie), Ruiz et J. Cirtes (Espagne).

En 1935, Marius Theureau, qui habitait 84 Boulevard de Port-Royal (Paris 5) et figurait sur la liste de vérification de domiciles d’anarchistes, participa à la constitution d’une colonie enfantine libertaire, Nos enfants à la campagne, œuvre à laquelle se joignirent P. Lentente, M. Langlois, G. Rolland et Jane Morand chez qui allaient être accueillis pendant l’été cinq enfants de compagnons.

Par la suite et jusqu’en 1939, date à laquelle il se remaria, il resta fidèle au groupe qui éditait à Limoges La Voix libertaire (1929-1939) à laquelle il collabora notamment aux rubriques consacrées à l’antimilitarisme et à l’éducation. Auteur d’une brochure intitulée Les Crimes du militarisme, il collabora en outre à L’Anarchie (Paris, 1926-1929) de Simone Larcher et Louis Louvet, Le Réveil du Bâtiment (Lyon, au moins 42 numéros, 1927-1932) dont le gérant était Noël Chabany, L’Éveil social (Aulnay-sous-Bois, au moins 29 numéros de janvier 1932 à mai 1934) animé par Laurent et Mohamed Sail. Il fut également dans ces années l’un des correspondants en France du Bureau international antimilitariste (BIA).

En 1946 son domicile Boulevard de Port Royal figurait toujours sur la liste des domiciles à surveiller en région parisienne.

Dans les années cinquante, il signa plusieurs articles dans Le Monde libertaire, organe de la Fédération anarchiste et fut dans les années qui suivirent membre de La Ruche culturelle et libertaire formée autour de May Picqueray et regroupant conférenciers et artistes libertaires. Il demeurait alors à Pavillon-sous-Bois.

Marius Theureau fut incinéré au Père-Lachaise le 5 février 1969.

Oeuvre : — Les Crimes du militarisme (Coopérative d’éditions franco-espagnoles, 1930).


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