Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SOURISSEAU, Charles, Auguste, Gustave

Né à Luçon (Vendée) le 16 février 1859 — Coiffeur ; serrurier — Lyon (Rhône) — Paris
Article mis en ligne le 27 janvier 2010
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.

Demeurant au début des années 1880 rue Pierre Corneille à Lyon, Charles Sourisseau — qui aurait été un ancien gendarme — était membre de la Fédération révolutionnaire de l’est.

Suite aux violentes manifestations des mineurs de Monceau-les-Mines (août 1882) et aux attentats perpétrés à Lyon (octobre 1882) il fut arrêté le 19 novembre 1882 avec vingt cinq autres membres de la Fédération et fut impliqué dans le Procés des 66 qui s’ouvrit à Lyon le 8 janvier 1883. Classé dans la deuxième catégorie des prévenus (voir Toussaint Bordat) il contesta à l’audience son appartenance à la Fédération. Le 19 janvier il fut condamné à 6 mois de prison, 50fr. d’amende et 5 ans de privation des droits civils, jugement qui fut confirmé le 13 mars 1883 par la cour d’appel de Lyon.

Après sa sortie de prison, Sourisseau n’apparut plus guère à Lyon que par intermittence — notamment au local du journal Le Drapeau noir, 26 rue de Vauban —, et s’installa à Paris. Il participa au meeting des « ouvriers sans travail » à la salle Lévis, le 23 novembre 1884 et à l’émeute qui s’ensuivit (voir Pierre Naudet). Arrêté par la police, il fut condamné en correctionnelle, le surlendemain, à huit jours de prison pour avoir crié « À bas les sergots ! À bas la rousse ! ». Toutefois dans une lettre adressée à Terre et Liberté (3 janvier 1885), il nia avoir proféré le moindre cri et précisait qu’au greffe de la prison, on lui avait annoncé une nouvelle peine de un an de prison pour “amende non payée” (procès de Lyon). Il ajoutait : « Si c’est là messieurs les gouvernants de tou poil, les seuls moyens en votre pouvoir pour arrêter le flot révolutionnaire que vous feignez de ne pas voir, vous n’atteindrez pas votre but, car je peux vous assurer que, pour moi personnellement, je sortirai de prison comme j’en suis entré, révolutionnaire convaincu, ne voyant son émancipation complète que dans la suppression d’une classe qui, par ses crimes et ses infamies de chaque jour, mérite cent fois la mort. Vive la Révolution sociale ! ».

Il s’agit sans doute du Sourisseau, signalé au printemps 1885 dans les réunions du groupe La Raison dans le XVIIIe arrondissement (voir Ravet).

Par la suite, Sourisseau fréquenta le Cercle anarchiste international qui, fondé en 1888, était le principal lieu de rencontre anarchiste à l’époque (voir Alexandre Tennevin) et le groupe La Sentinelle de Montmartre..

Le 20 mars 1888, la police signalait sa présence, “armé d’un gourdin”, lors d’une réunion tenue Salle Favié qui s’était terminée par un pugilat entre partisans et opposants au Général Boulanger (voir Eugène Job).

Lors de la grande grève des ouvriers terrassiers à l’été 1888, avec notamment Tortelier, il avait tenté en vain le 15 août, lors d’une réunion de la chambre syndicale des serruriers, de les rallier au mouvement et au concept de “grève générale”.

En 1889 il était signalé dans les réunions du groupe Les Misérables.

En 1890, il y défendait la participation des anarchistes au 1er Mai et le militantisme dans les syndicats.

En 1894 il demeurait en hôtel au 4 rue Pierre Nys.


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