Eugène Richard avait été condamné le 3 novembre 1889 à Paris à 6 jours de prison pour « rébellion » puis, le 2 avril 1890 à Corbeil, à un jour de prison pour “rébellion et ivresse”. Ouvrier menuisier travaillant assez régulièrement, il demeurait, depuis 1892, 20 avenue Laumière chez sa sœur, la veuve Sandrin. Il avait auparavant demeuré 3 passage Parmentier.
Selon la police il était entré dans le mouvement anarchiste en 1890 et n’avait cessé de « participer de la façon la plus active à la propagande ». Signalé dans les réunions du Cercle International, des groupes Les Exploités et Les Révoltés, il se montrait partisan de la propagande par le fait « soit sous forme de vol, d’estampage, de déménagement à la cloche de bois, soit sous forme d’attentats à la dynamite ». La police le qualifiait « d’exalté, violent, énergique » jouissant d’une réelle influence chez ses compagnons qui l’avaient surnommé Ravachol. A partie du 18 décembre 1893, craignant de se trouver compromis lors de la vague d’attentats, il aurait « pris une attitude plus effacée ».
Le 1er juillet 1894, lors des rafles anti anarchistes, il fut l’objet d’une perquisition sans résultat, il fut arrêté et poursuivi pour « association de malfaiteurs ». Lors de son interrogatoire il avait nié être anarchiste, mais avait refusé de le signer sur le procès-verbal. Incarcéré à Mazas, il fut remis en liberté provisoire le 18 juillet et bénéficiera d’un non-lieu en juin 1895.
Eugène Richard figurait depuis 1895 sur les États des anarchistes de Saône-et-Loire. En décembre 1900, après avoir disparu du département, il était l’objet de recherches par la police.
Le 18 janvier 1901 il fut arrêté pour « vagabondage » par les gendarmes sur la commune de Blanzac (Gard) et était interné à la prison d’Uzès dont il fut libéré le 20 janvier.