Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SEGERAL, Louis

Né en 1928 — mort le 25 novembre 1988 — Ouvrier mouleur ; ingénieur en charpentes métalliques — FA — UdA — CNTF — Ain — Loire — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Article mis en ligne le 25 avril 2009
dernière modification le 24 juillet 2024

par Frédéric BOIRON, R.D.
Louis Segeral

En 1944 après que son père ait été arrêté puis déporté en Allemagne où il décédera, Louis Ségeral, âgé de seize ans, montait au maquis et participait à la résistance dans un groupe FTP de l’Ain, où, entré pour la première fois en contact avec la pensée libertaire avec notamment des anarchistes espagnols, il s’opposera aux humiliations faites à des prisonniers allemands.

A la libération il travaillait comme ouvrier mouleur-main dans une fonderie de Saint-Étienne (Ateliers du Furan) et devint un militant anarchosyndicaliste à la CNT, participant à de nombreuses luttes. Puis au début des années 1950 il s’insatalllait à Clermont-Ferrand où il allait fréquenter le local de la CNT espagnole en exil situé 9 rue de l’Ange.

Autodidacte, sa soif de connaissance fit de lui un ingénieur en charpentes métalliques qui collabora activement à l’émergence de coopératives ouvrières dans la région de Clermont-Ferrand. Afin d’être fidèle à ses idées et pour ne pas être patron, il créa sa propre SCOP.

Militant de la Confédération Nationale du Travail (CNTF) de la Fédération anarchiste (FA) et collaborateur régulier du Monde Libertaire, il a été très actif lors du mouvement de mai 1968, a participé à l’organisation de nombreuses conférences et présentation de films politiques, puis à la création du Groupe d’Action et d’Etudes libertaires (GAEL) à Clermont. L’un des projets qui lui tenait à cœur était l’ouverture d’un local ouvert à toutes les organisations libertaires, local qui sera situé 8 rue de l’Ange, appelé Ateneo et inauguré le 9 octobre 1980. Il a également été à l’origine de la Bibliothèque associative « Le pavé dans la mare ». Ardent défenseur des libertés les plus fondamentales il a participé à toutes les luttes des années 70-80. Il a collaboré à la même époque au groupe IRL de Lyon qui publiait la revue Informations Rassemblées à Lyon.

Après l’exclusion de la FA de Maurice Laisant après le congrès tenu à Nevers en novembre 1979, il participa avec ce dernier à la création de l’Union des Anarchistes (UdA) dont l’organe était Le Libertaire (Le Havre). Il fut mandaté pendant deux ans aux relations intérieures de cette nouvelle organisation. Il résidait alors à Vic-le-Comte.

Membre de la Libre Pensée, il fut un anticlérical convaincu avec son ami Henri Terrenoire de Belleville sur Allier, tout en gardant la flamme anarchiste et aida la jeune génération à reconstruire la CNTF en 1987. Animateur de radio au sein du GAEL, il anima une émission hebdomadaire intitulée Utopia sur la radio Libre Fréquence 101 entre 1984 et 1985.

Amateur de poésie et de peinture, Louis Ségeral s’enthousiasma pour l’art lettriste et créa notamment des peintures d’inspiration lettriste. Il fut également l’auteur d’un receuil de poésies, Le Damier (Ed. Egullion, 1973), d’un roman Les Nouvelles de la Combe (Ed. ACL, 1986) et de mémoires Chroniques de la rue de l’Ange : 20 ans d’anarchisme à Clermont-Ferrand, 1968-1988 (Ed. de la Galipote, 1988).

Louis Ségeral est mort à Lyon le 25 novembre 1988 d’un cancer comme beaucoup de ses anciens camarades de la fonderie.

Et pour reprendre ce qu’il écrivait en 4e de couverture des “Nouvelles de la Combe » : « Il faut croire en l’avenir. Il faut croire qu’un jour les villages reconstruits des vallées de montagne seront libres de vivre ce que les mécréants appellent de ce nom énigmatique : UTOPIE ; Il faut croire que nos luttes militantes permettront de laisser à nos petis enfants un monde moins cruel, plus propre. En ce qui me concerne, je ne veux pas savoir si nous en prenons le chemin ; tout ce que je veux savoir, c’est ceci : j’aurais au moins essayé. »

Frédéric Boiron


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