Dictionnaire international des militants anarchistes
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RADIX, Louis
Né à Lyon le 20 mai 1879 – mort le 8 janvier 1951 - Garçon de café ; négociant en café - UA – AFA - Lyon (Rhône) - Marseille - Amiens (Somme) – Bascon (Aisne)
Article mis en ligne le 4 mars 2009
dernière modification le 17 mars 2024

par Dominique Petit, R.D.

Fils d’un employé d’usine, Louis Radix avait été poursuivi et condamné à plusieurs reprises à la fin des années 1890 : le 26 juillet 1898 par le tribunal de Lyon à 16 francs d’amende pour port d’arme et le 27 décembre 1898 à 16 francs d’amende pour infraction à la police des chemins de fer. Le 15 février 1899, le tribunal de Marseille, où il travaillait comme garçon de buvette, lui avait infligé 2 mois de prison pour violences et voies de fait. Il fut réhabilité par la loi du 5 août 1899.

Déclaré insoumis le 2 janvier 1901, il se livra devant le consul de France à Bruxelles le 20 janvier, puis après avoir bénéficié de la loi d’amnistie du 27 décembre 1900 il fit son service militaire du 4 juillet 1901 au 9 juin 1904 au 2e régiment d’infanterie.

Entre 1904 et 1913 il résida à Amiens (Somme), Givors (Rhône) puis de nouveau Amiens Il était inscrit au Carnet B de la Somme.

Incorporé dans l’infanterie le 13 août 1914, il fut reclassé au service auxiliaire le 22 mai 1915 pour souffle aortique. Le 24 juin 1915, il fut affecté à la 14e section d’infirmiers cantonnés à Lyon.

Louis Radix, sympathisant anarchiste, fréquentait le cercle artistique prolétarien Le Nid rouge à Lyon, animé en 1917-1918 par Albert et Jeanne Chevenard, et faisait l’objet d’une surveillance vigilante de la police. Le 25 juin 1917, un rapport de police lui prêtait l’intention de projeter la création d’un journal « anarchiste ».
Le 8 juillet, il fut éloigné de Lyon et affecté le 26 juillet 1917 au 121e bataillon de chasseurs, à l’hôpital militaire d’Embrun (Hautes-Alpes). Il fut démobilisé le 18 mars 1919.

Dans l’entre deux guerres, il milita semble-t-il à l’Union anarchiste et à l’Association des Fédéralistes Anarchistes (AFA) et collabora tant au Libertaire, qu’à Voix Libertaire(Limoges) et à Germinal (Amiens, 1919-1933) dont il avait été à l’initiative de la republication en septembre 1919 à Amiens où il demeurait alors 34 rue Antonin. Ce dernier titre, tiré à 10.000 exemplaires, avait alors trois éditions : la Somme (responsable Georges Bastein), l’Oise (responsable S. Casteu) et le Nord (responsable Hoche Meurant).

Le 11 novembre 1922, il avait été arrêté avec 33 autres manifestants - dont G. Bastien, Raymond Barbet, François Rose - lorsque à la cérémonie officiel tenue sur le parvis de l’Hôtel de ville, les manifestants, disséminés dans la foule, avaient bruyamment crié “Amnistie ! Amnistie !”. Après contrôle d’identité tous furent relâchés.

Les 12-15 août 1928 il avait assisté au congrès tenu à Amiens par l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) dont il fit un compte rendu dans la Voix Libertaire (n°5, 1er septembre 1928). Il habitait alors, au moins depuis 1926, 16 Place au Feurre à Amiens.

Le 8 août 1931, avec une demoiselle Pauwels, il fit l’acquisition du baraquement et des terres de la colonie végétarienne de Bascon, constituée le 8 février 1920 et dissoute le 2 mai 1931 (voir Louis Rimbault).

En 1936 il était membre du groupe de Bascon (Aisne) de lInion Anarchiste (’UA). Il vivait alors dans l’ancien baraquement de la Colonie végétalienne où en 1937, il fonda un centre naturiste libertaire et une imprimerie.

En 1937, il rejoignit la Fédération anarchiste de langue française (FAF) et publia régulièrement des annonces dans Terre libre. Pour faciliter l’édition de l’Est du journal, il recherchait une ronéo d’occasion ou une machine à imprimer. Son adresse restait la colonie végétarienne de Bascon qui se transforma en septembre 1937 en Centre naturiste, œuvre sociale de vulgarisation naturiste et libertaire. Le centre offrait à tous les camarades végétariens l’avantage de se libérer immédiatement de l’exploitation de l’homme par l’homme s’ils possédaient un métier pouvant être utile à la collectivité : cordonnier, tailleur, ébéniste, typographe, jardinier, etc. Son but était de réunir des naturistes désireux de vivre leur idéal selon les possibilités du moment et de former un groupe combatif en vue d’intensifier la propagande naturiste et libertaire dans la région.

En novembre 1937, Radix annonçait notamment que le Centre naturiste de Bascon recherchait un jardinier, connaissant l’apiculture, et un menuisier ébéniste.
En décembre le centre installa une imprimerie et proposait des tarifs intéressants pour l’édition de propagande. Les bénéfices réalisés seraient versés moitié dans la caisse de la fédération libertaire du Nord-Est, moitié dans celle de la FAF. Il avait déjà reproduit un article de Gabriel Gobron paru dans La Patrie humaine sur les livraisons de pétrole par l’URSS aux pays fascistes, intitulé "l’effroyable jeu" qui "a fait l’effet d’un pavé dans la mare stalinienne".

Radix était encore actif en 1948 puisqu’il militait alors au centre naturiste et à l’Auberge de jeunesse de Bascon et qu’il tenta, à cette époque, de créer une communauté agricole et artisanale sous le nom de « Famille nouvelle ». Il épousa cette année-là Julie Cadrot, (née en 1894 – décédée le 7 février 1973).

Louis Radix mourut le 8 janvier 1951 à Château-Thierry (Aisne). Après sa mort en 1953, le baraquement fut vendu à des particuliers.


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