Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

RADOWITZKY, Simon « Raul GOMEZ »

Né le 10 septembre 1891 à Stepanovka (Kiev) – mort le 29 février 1956 - Mécanicien – SIA - CNT - Ukraine - Russie – Buenos Aires (Argentine) – Montevideo - Espagne – Mexico
Article mis en ligne le 20 décembre 2024
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.
Simon Radowitky

Militant d’origine juive, Simon Radowitzky était encore un adolescent lors de la révolution de 1905 où il avait été blessé. Dès l’âge de 10 ans il avait commencé à travailler dans un atelier de mécanique où il avait participé à une grève et été blessé d’un coup de sabre à la poitrine. Lors de la révolution de 1905, il avait été nommé secrétaire du soviet de son usine. En 1906, puis en 1907, il fut emprisonné et découvrit alors l’idéal anarchiste. En 1907, il était passé brièvement en Autriche et Allemagne avant de regagner la Russie puis de partir début 1908 en Angleterre et de s’embarquer pour l’Amérique latine où il débarquait à Buenos Aires en avril 1908 et y fonda avec son frère un groupe anarchiste russe.

Le 14 novembre 1909, à Buenos Aires, il avait jeté une bombe sur le colonel Falcon, le principal responsable des massacres du 1er mai 1909 (8 tués et 146 blessés). Lors de son arrestation il aurait tenté de se suicider.

Lors de son interrogatoire, il avait refusé de donner son nom, état, condition et nationalité et refusa de signer la déclaration, ce qui fut fait par un agent administratif.

Détenu à la prison de Buenos Aires – où des compagnons avaient creusé un tunnel pour le faire évader, mais que confiant en la justice il avait refusé ou selon d’autres sources avait été changé de cellule – il avait été condamné en janvier 1910 aux travaux forcés à perpétuité. Le procureur avait réclamé la peine de mort qui ne pouvait être appliquée, en raison du jeune âge de Radowitzky.

Puis il fut interné à Ushuaia où il fut l’objet de maints sévices (deux années consécutives au pain et à l’eau). Un groupe de camarades menés par le compagnon Barrera gagna alors la terre de feu et, après avoir soudoyé diverses complicités, était parvenu à le faire évader le 7 novembre 1918. Radowitzky avait alors gagné le Chili où il fut arrêté et extradé en Argentine et de nouveau interné à Ushuaia sous la surveillance étroite de huit gardes chiourmes qui ne cessèrent de la persécuter. Une campagne internationale était alors lancée pour obtenir sa libération.

En janvier 1921, après 2 ans et 2 mois passés dans une cellule de punition sans sortie et à demi ration alimentaire, il avait écrit une lettre ouverte aux compagnons les incitant à l’action et dénonçait les horreurs du pénitencier d’Ushuaia, lettre qui sera publiée en brochure sous le tire « La Voix de ma conscience ».

Il fut libéré le 14 mai 1930 à la suite d’une grande campagne de solidarité et d’une amnistie et gagna alors Montevideo où lors du coup d’État de mars 1933 il fut arrêté et déporté à l’île de Flores dont il parvint à s’évader cette même année 1933. Il gagna ensuite l’Espagne où il s’intégra au mouvement anarchiste.

En 1935 (?), il avait écrit une lettre ouverte « aux valets du Kremlin » où il était écrit : « Le parti communiste et la confédération générale du travail se servent de mon nom pour leur propagande en demandant par tracts ma libération… Au nom des anarchistes prisonniers en Russie et déportés en Sibérie ; au nom des camarades fusillés à Kronstadt ; au nom des groupements anarchistes supprimés et leur propagande interdite en URSS ; … au nom de notre camarade Petrini, consigné par le gouvernement soviétique au fascisme italien ; enfin au nom de la Fédération ouvrière régionale uruguayenne et au nom de tous les camarades morts en prison ou par le plomb bolchévique : Je refuse votre aide. »

Simon Radowitky (front d’Aragon)

Après le coup d’État franquiste de juillet 1936, il avait été volontaire dans les colonnes de la CNT sur le front d’Aragon avant d’être nommé membre de l’Office de propagande de la CNT à Barcelone. Passé en France lors de la Retirtada, il avait été interné au camp de Saint-Cyprien puis était parvenu à s’embarquer ensuite pour le Mexique où il allait vivre sous le nom de Raul Gomez et militer à la SIA locale. Pendant son séjour au Mexique il travailla notamment comme ouvrier dans une usine de jouets.

Il est décédé à Mexico le 29 février 1956 d’une crise cardiaque.


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