A la fin des années 1890, Auguste Moussier (parfois orthographié Moustier) qui avait été fiché dès 1893, fréquentait le Mas appartenant au compagnon Edouard Janselme à Caveriac. Il avait été condamné en septembre 1893 à Beaucaire à 16 francs d’amende pour "délit de pêche". La police le considérait comme "dangereux" et signalait qu’il présidait parfois les réunions publiques.
A la mi septembre 1896, il avait été arrêté après avoir crié à plusieurs reprises “Vive l’anarchie !” lors d’une conférence tenue à Nîmes par le socialiste J. Allemane et un procès verbal avait été dressé. Lors de son interrogatoire, il s’était présenté comme un anarchiste théoricien opposé à la propagande par le fait et avait ajouter “avoir cru user de son droit en manifestant ses opinions anarchistes dans une réunion publique qui avait un caractère contradictoire”.
Marié et père de trois enfants, il demeurait 7 rue Paulet et était en 1900 membre du groupe libertaire d’études économiques de Nîmes. Au printemps 1900, il organisa avec A. Murjas une tournée de conférences dans le Gard, l’Hérault et le Vaucluse.
Le 13 octobre 1900 il avait présidé la réunion conférence organisée par le groupe à la salle de l’ancienne chapelle du lycée. Il était assisté par Adrien Murjas et Charles Gauzy et les orateurs étaient deux autres membres du groupe : Jean-Pierre Geay et l’un des frères Floutier. Selon la police, 80 à 85 personnes dont “beaucoup de jeunes gens” assistèrent à cette conférence qui avait poir thème "la mévente du vin".
Le groupe libertaire d’études économiques se réunissait au 7 rue Nerva puis, à partir d’octobre 1901 à l’ancien siège de la Bourse du travail, 7 rue Saint-Paul. Il demeurait alors 7 rue Paulet et figurait à l’État récapitulatif des anarchistes du Gard du 26 décembre 1900.