Julio Patan Gutiérrez était le fils du militant anarchiste Torribio Patan Gutiérrez qui sera assassiné par les fascistes en juillet 1936 et le frère de Gerardo, également militant libertaire, qui participera à la clandestinité pendant le franquisme.
Julio Patan avait commencé à collaborer à la presse libertaire dès l’avénement de la République. Bien que n’étant pas mineur et travaillant comme maçon à la sucrerie du Leon, il occupait alors des postes de responsabilité au Syndicat CNT des mineurs de La Valcueva (Leon) et était très proche de la famille Tejerina. Après le soulèvement anarchiste de janvier 1933 auquel il avait participé il avait été brièvement détenu. En octobre 1934 il était arrêté à Nava (Leon) et emprisonné à Valladolid jusqu’en février 1936. A sa libération il travaillait à Veguellina.
Militant de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL), il participait en juillet 1936 à l’assaut et à la prise des casernes à Gijon. A la fin de l’année il était membre de la FIJL et de la CNT de Carmenes (Leon) dont il fut le délégué lors des assemblées pleinières comarcales. Rédacteur de la revue Iskra (Busdongo, fin 1936) publiée par les jeunesses libertaires, socialistes et communistes, il participa à cette époque à plusieurs meetings aux cotés de Jacinto Rueda Pérez. A la chute du front nord il était parveni à gagner Valence où il fit pendant quelque temps partie de la rédaction de Juventud Libre (Valence, au moins 6 numéros en 1938). Puis il partait pour Barcelone, s’enrôlait dans la 24e Division avec laquelle il combattait jusqu’à la Retirada et passait en France où il fut notamment interné au camp du Barcarès. En novembre 1939 il s’engageait dans l’armée française dont il allait être démobilisé en juillet 1940 et allait survivre comme il put tout au long de l’occupation allemande.
A la libération il était le président à Marmande, où il résidait, de la Junta Español de Liberacion et était le secrétaire de la Fédération locale de la CNT en exil. Délégué au premier congrès tenu par le MLE en exil à Paris en mai 1945 il y fut nommé au secrétariat de l’organisation, puis, au plenum de régionales tenu à Toulouse en août 1946, fut nommé secrétaire juridique du Comité national du MLE-CNT.
En 1947 il était le responsable du bulletin espagnol Internacional Juvenil Anarquista (Toulouse, au moins 1 n°) organe de l’Internationale des jeunesses anarchistes qui regroupait militants espagnols, français et italiens. Dans le premier numéro figuraient des informations sur la répression en Bulgarie, les luttes des jeunes libertaires au Portugal, les activités de la FIJL en Angleterre et Afrique du nord et un manifeste publié par le Comité Péninsulaire de la FIJL en Espagne.
Dans les années 1950, il fit partie à deux reprises (1955 et 1966) de la commission de relations de la Fédération anarchiste ibérique (FAI) et fut le responsable de la section Solidarité de la FL toulousaine. A partir de 1968, en tant que secrétaire de la FL-FAI de Toulouse, il édita avec Vicente Tudela le journal El Luchador (Toulouse, 92 numéros de 1968 à 1976) et entra bientôt en conflit avec les responsables du mouvement (Esgleas-Montseny) ce qui lui valut d’être exclu en 1973 de la FAI et de la FL-CNT de Balma. Membre à partir de 1974 du groupe éditant le journal Frente Libertario, il le quitta en 1976 puis, lors de sa retraite en 1977, s’installa à Blagnac (Haute-Garonne) avec sa compagne Leonisa Fuertes Blasco et fit plusieurs voyages en Espagne.
Julio Patan Gutierrez est décédé à Blagnac le 22 novembre 2003. Ses cendres ont été dispersées dans le Rio Torio au Leon.
Julio Patan a collaboré à un grand nombre de titres de la presse libertaire dont : Acracia (1937), Anarres, Cenit, CNT (Toulouse), Espoir, Iskra, Juventud Libre (Valence), El Luchador, Ruta (Toulouse), Solidaridad (Gijon), Solidaridad obrera (Paris).
Œuvre : — Las aguas del atlantico (Toulouse, Ed. Juveniles, 1953).