C’est encore enfant que Valeriano Orobin Fernandez allait fréquenter le Centre d’études sociales de Valladolid où, au contact d’Evelio Boal, il allait se former et devenir anarchiste. Dès l’âge de 14 ans il était adhérent à la CNT et commençait à intervenir dans les conférences, la presse et les débats du mouvement libertaire. En 1919 il fut un des délégués de Valladolid au Congrès dit de la Comedia où il fut le rédacteur de la motion sur les Fédérations d’industrie. Au moment de la dictature de Primo de Rivera il se trouvait aux Asturies où il fut arrêté puis expulsé.
En 1924, avec son frère Pedro, il s’exila en France d’abord à Paris où il allait intensifier son militantisme. Il fut chargé de la Librairie internationale fondée avec les fonds apportés par le groupe d’action Los Solidarios (Durruti, Ascaso, etc.) puis participa à la revue Iberion (Paris, 1924) dirigée par Liberto Callejas qui prit la suite de Liberion (Paris, 1924) organe de la fédération anarchiste des groupes espagnols interdite par les autorités françaises. Puis à l’été 1925 il fut l’un des fondateurs de la revue Tiempos Nuevos (Paris, n°1, 2 juillet 1925- 1927) dont il partagera l’administration avec son frère et avec S. Férandel.
Il collabora également à cette époque à La Revue anarchiste (Paris, janvier 1922 à 10 août 1925) fondée par Sébastien Faure et à La Revue internationale anarchiste (Paris, 8 numéros du 15 novembre 1924 au 15 juin 1925) revue trilingue dont le gérant était Férandel. Il séjournait également à Lyon où il donnait des cours de langue et littérature espagnole et à Oullins où il donnait des cours de mathématiques. En juin 1925 il participait au Congrès anarchiste tenu à Lyon.
Suite à la campagne menée contre la guerre au Maroc, il était expulsé de France en juillet 1925 et se réfugiait à Berlin où il contactait R. Rocker. Après avoir rapidement appris l’allemand, il donnait des conférences sur la littérature espagnole et grâce à ses talents de linguiste travaillait comme traducteur. Il fit plusieurs séjours à Londres, Hambourg, Vienne et Leipzig et publia le livre « Sturm über Spanien » (Tragedia sobre España, 1927). Puis il fut nommé responsable de la section espagnole au bureau de l’AIT. En 1930 il participa comme délégué des groupes espagnols à la Conférence anarchiste internationale tenu à Paris. Lors d’une tentative de retour en Espagne en septembre 1930 il fut arrêté à Figueras et emprisonné. A sa libération il allait à Valladolid, mais, après les évènements de Jaca, dut à nouveau s’exiler en France puis en Allemagne.
Lors de la proclamation de la République il rentrait définitivement en Espagne où il allait développer une très grande activité (meetings, conférences, collaborations à la presse) notamment à Madrid. Il participa au congrès CNT de juin 1931 et lors de l’affrontement entre Trentistes et partisans de la FAI, adopta une position modérée, et tenta par la suite de développer une positionde de synthèse entre les deux courants. Lors du plenum national de régionales tenu en octobre-novembre 1931, où il représentait l’AIT, il se montra favorable aux thèses alliancistes (UGT-CNT) défendues par les militants asturiens. Puis il donna un très grand nombre de conférences — dont en avril 1932 une restée fameuse à l’Athénée de Madrid et intitulée « La CNT y la revolución española » — et de meetings — en particulier contre la campagne anticénétiste menée par les communistes — dans toute la péninsule. Nommé secrétaire de l’AIT en 1933, il fut l’un des principaux artisans du pacte d’alliance signé entre la CNT et l’UGT aux Asturies le 21 mars 1934. Plusieurs emprisonnements entre 1934 et 1936 ruineront sa santé et c’est peu après avoir été libéré de prison que le 28 juin 1936 Valeriano Orobon Fernandez décédait à Madrid de tuberculose.
Outre les titres cités ci-dessus, Valeriano Orobon Fernandez avait collaboré, souvent sous le pseudonyme de Juan de Iberia à un très grand nombre de titres de la presse libertaire dont Acción (Paris), Almanaque de la Novela Ideal (1928), CNT, La Tierra (Madrid), Liberacion (Barcelone), La Revista Blanca, Solidaridad obrera (Barcelone et Bilbao), Orto, etc.
Œuvres : — tragedia sobre España (1927) ; — La CNT y la revolución española (Madrid, 1932) ; — La Alianza CNT-UGT, sus basas, sus objectivos, sus antecedentes (Barcelone, 1938). Il a été également le traducteur en espagnol de nombreux textes notamment de M. Nettlau et E. Armand.