Victor Nan, ouvrier métallurgiste, était en 1926 secrétaire du groupe anarchiste toulousain Bien-être et Liberté dont faisaient également partie Tricheux, Mirande, Teulé, Galy, Chartris et Membrado entre autres.
En 1929, il assurait la trésorerie du syndicat CGT syndicaliste-révolutionnaire du Bâtiment et des travaux publics de la région de Toulouse qui avait été fondé en 1926 par Michel Llaty. Il travailla notamment chez Delonga, entrepreneur marbrier.
Il fut l’un des organisateurs du congrès de fondation de la Fédération de l’UAC tenu à Toulouse le 18 novembre 1926.
Au congrès de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire, réuni à Toulouse les 17 et 18 octobre 1931, Victor Nan défendit la CGT syndicaliste-révolutionnaire. Dans une lettre datée du 20 novembre 1931 que publia Le Libertaire dans son numéro du 27 novembre, il déclara qu’il renvoyait ses papiers militaires au ministre de la Guerre. Il fut l’un des délégués de Toulouse au 4e congrès de la CGTSR (11-13 novembre 1932)
Lors des élections législatives de 1932, il aurait figuré avec Alphonse Tricheux et Louis Boué sur une liste abstentionniste.
A l’été 1935, il était le responsable local de l’association la Guilde des amis du livre à Toulouse où il résidait alors 13 rue Dufaut de Pibrac. La guilde avait été constituée en Espagne pour la diffusion des écrits libertaires.
Victor Nan adhéra à la Fédération anarchiste de langue française à sa création en 1936. Secrétaire du syndicat unique du Bâtiment (SUB) de Toulouse, il fut délégué au comité de grève qui organisa le 18 juin 1936 une manifestation où les drapeaux rouges et noirs furent mêlés. Il demeurait, à cette époque, 13 rue du Four de Pibrac. Au cours de l’été et de l’automne 1936, il fut de nombreux allez et retours entre Toulouse et Barcelone.
En 1937 il travaillait chez Fougerolles, une entreprise employant une centaine d’ouvriers chargés de la restauration du Pont-Neuf. Lors d’un mouvement de grève en octobre 1937 qu’il anima avec Bonnet, autre délégué de la CGTSR, il parvint à obtenir une augmentation de salaire et divers aménagements mais ne put imposer “l’interdiction pour l’entreprise de n’embaucher que des ouvriers syndiqués”.
En 1940, après avoir été dénoncé comme « communiste », Victor Nan fut arrêté et interné pendant plusieurs semaines. En juin 1942 il fut arrêté en possession de faux papiers et de faux tampons. Interné avec des espagnols au camp du Récébédou (Toulouse) il fut condamné à un an de prison et 1.000 fr. d’amende. En 1943 il était, semble-t-il, interné au camp de Noé.
A la Libération il participa à un congrès tenu le 2 décembre 1945 où il représenta la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) et le groupe de Narbonne. Militant du syndicat du bâtiment de la CNTF, il participa en 1949 à une tournée de propagande en particulier à Saint-Larry (Hautes-Pyrénées). L’année suivante il fut avec Allios le représentant de la CNTF au bureau local du Mouvement indépendant des auberges de jeunesse (MIAJ).
Victor Nan est décédé à Toulouse le 10 novembre 1989.