Militant de la Fédération anarchiste du Nord, Charles Louis Meerschaert (orthographié aussi Maerschaert et Merschaert) avait participé les 16-17 avril 1922 au congrès régional tenu à Roubaix (voir Meurant). A l’issue du congrès il avait été nommé secrétaire de la Fédération communiste libertaire de la région nord nouvellement constituée. Il demeurait alors rue des Villas, Fort Pourchin à Tourcoing.
Il fut arrêté et emprisonné en octobre 1922 avec Louis Dejaegher pour avoir distribué des brochures en faveur d’E. Cottin lors du 1er mai précédent… Poursuivi le 14 octobre, il avait notamment déclaré : “J’ai distribué des brochures aux travailleurs pour leur faire connaître le geste, la condamnation et aussi les souffrances que notre camarade subit en cellule à la prison d Melun ; pour leur rappeler que Cottin, qui blessa Clemenceau bien légèrement du reste, fut condamné à dix ns de réclusion, tandis que Vilain qui assassina Jaurès, fut acquitté, et leur démontrer ainsi que cela fut bien deux verdicts de classe de la justice bourgeoise… Par mon geste, Messieurs, j’ai voulu dire à mes camarades de misère, qui produisent et qui souffrent qu’un anarchiste comprend les malheurs du peuple et ses souffrances, qu’il aime profondément le prolétariat et que, par contre, il déteste les gouvernants qui nous tiennent en esclavage." (cf. Le Libertaire, 20 octobre 1922). Défendu par Suzanne Levy, il avait été condamné à 6 mois de prison et 200 franc d’amende tandis que Dejaegher était condamné à 1 an de prison et 200 francs d’amende. Le 30 novembre, en appel, la peine était réduite à 4 mois et 100 francs ’amende et à 8 mois pour Dejaegher.
Incarcéré le 27 décembre à la prison de Lille et mis au régime de droit commun le 3 janvier 1923, il commença immédiatement une grève de la faim - en solidarisé avec celle menée par Lecoin à la Santé et Georges Vidal à La Petite Roquette - qu’il mena pendant 9 jours avant d’obtenir le régime politique.
Lors de son incarcération il avait été remplacé au poste de secrétaire-trésorier de la Fédération du Nord par le compagnon Albert Pierre.
A la fin de l’été 1923, au nom de la contrainte par corps, le percepteur lui réclamait l’amende sous peine d’une incarcération à 2 ans de prison. Meerschaert avait aussitôt déclaré que si on l’arrêtait, il entamerait une nouvelle grève de la faim.
Cette même année 1923 il participa à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.
Charles Louis Meerschaert est décédé le 5 décembre 1985 à Givors (Rhône).