Émigré à l’âge de 5 ans à Calanda avec sa famille à la recherche de travail, Manuel Lisbona Celma, après avoir obtenu le certificat d’études, avait appris le métier de barbier. Puis il émigra à Barcelone où il adhéra au syndicat CNT des coiffeurs.
Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, il s’enrôla dans les milices et participa aux combats à Somosierra et à Pozo Blanco. Resté à Barcelone à la fin de la guerre et avec l’aide de compagnons il parvint à retrouver un emploi de barbier. Par l’entremise d’un commandant de la Guardia Civil qu’il rasait chaque semaine, il parvenait à obtenir un sauf-conduit pour Puigcerda et en 1947 passait en France.
Manuel Lisbona, dont le père et la mère avaient été fusillés par les franquistes et un frère tué à la prison de Saragosse, s’installait alors comme coiffeur à Lauzarte (Tarn-et-Garonne). Puis il parvenait à faire venir sa compagne, qui était restée à Barcelone et le couple s’installait à Fronton (Haute-Garonne) puis à Toulouse où Manuel militait à la FL-CNT. Après la mort de Franco et sa retraite, il s’installait à Comarruga (Tarragone) où le 25 juin 1998 il décédait d’une crise cardiaque. Manuel Lisbona a été enterré le 29 juin au cimetière de Saint-Jean de l’Union près de Toulouse.