Dès l’âge de 9 ans, José Fortea Gracia avait commencé à travailler à la fabrique de tuiles avant d’intégrer à 18 ans les mines d’Utrillas (Teruel). D’abord membre de l’UGT, majoritaire à l’époque, il ne tarda pas à adhérer à la CNT après avoir lu la brochure Entre paysans de Malatesta et avoir rencontré le compagnon Roman Mampel.
Pendant la guerre civile, José Fortea Gracia, après avoir participé à la résistance au coup d’État franquiste à Utrillas et la région, avait été milicien dans la colonne Carod (Agrupaciónes de Logroño et Castan), puis à partir de décembre 1936 dans la Colonne Ortiz et à partir de mars 1937 dans la 26e Division (Colonne Durruti) sur le front d’Aragon où il fut le délégué de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) et fut nommé sergent. Il y fut témoin, avec notamment le compagnon Matias Peris, lors du recul du front d’Aragon, de nombreuses exactions commises par les troupes staliniennes qui en accusaient les anarchistes d’en être les auteurs.
Passé en France le 11 février 1939 lors de la Retirada avec la 119e Brigade, il fut d’abord interné avec ses camarades dans un champ à La Tour-de-Carol puis conduit à pieds au Fort de Mont-Louis puis au camp du Vernet avant d’être transféré au camp de Septfonds (barraque n°63). Puis le 3 janvier 1940 il fut transféré avec d’autres internés dans le Gard pour aller travailler à la mine de Saint-Martin de Valgalgues où il fut inscrit sous le nom de Portea, né en 1909, date de naissance de son père. Il participa pendant la guerre à la Résistance dans le sud des départements de l’Ardèche et de la Drôme et à la réorganisation de la CNT. En 1943 il était le secrétaire de la zone 1 de la CNT et en septembre échappait aux nazis à Alès, gagnait La Grand-Combe, puis les Rosières et Masbonnet. En 1944 il avait gagné la zone de Montelimar où il travailla sur des chantiers du bâtiment et où il s’intégra à la Résistance.
En mai 1945 il assista au premier congrès tenu à Paris par le MLE-CNT en exil
Dans les années 1940-1950 José Fortea participait à l’organisation de plusieurs missions clandestines en Espagne. En 1950 il était membre de la Junte espagnole de libération (JEL) et de l’Allaince syndicale (CNT — UGT — STV) et en 1957-1958 fut le secrétaire de la FAI régionale.
Il s’installait ensuite à Montpellier où il militait à la FL-CNT dont en 1962, 1965 et 1999 il fut le secrétaire. En 1965, secrétaire de la FAI régionale, il fut l’organisateur du congrès de la CNT tenu à Montpellier. Il a collaboré à plusieurs titres de la presse libertaire : Solidaridad obrera (Paris), Cenit (années 1990-2006), Boletin Interno CIR, Espoir (Toulouse), Itaca (Castellon, 1985), Solidaridad obrera (Barcelone, 1981), Siembra (2001-2002) et a été délégué à de nombreux congrès dont celui de Limoges (1961), Marseille (1975), au congrès de l’AIT de 1971 et aux congrès de Barcelone, Torrejon, Bilbao et Grenade tenus par la CNT après la chute du franquisme.
José Fortea est décédé le 17 janvier 2016.
Œuvres :- “Comarcal de Utrillas : en lucha por la libertad, contra el fascismo, 1936-1939” (Ed. Cultura y acción, Toulouse, 1970) ; — “Amor y lucha :ilusiones ahogadas” (Barcelone, 1981) ; — Los Desheredados” (Toulouse, 1974) ; — “Tiempo de historia : no hay mas cera que la que arde (Fundacio d’Estudis Libertaris Federica Montseny, Badalona, 2002) ; — “Mi paso por la columna Durruti” (Centro d’Estudis Libertaris Federica Montseny, 2005) ; — “En el umbral de la vida” (inédit) ; — “Recuerdos” (1996, inédit) ; — “Reflejos del exilio” (inédit) ; — “Tres años, 8 meses y 25 dias en la mina” (inédit) ; — “Vuelta al terruño” (inédit) ; — “Yo quiero ser madre : novelas de hechos y cosas que existieron” (inédit) ; — “CNT, su organizacionen el departemento del Gard y region” (inédit).