Louis Bardoux (parfois orthographié Bardou), employé de commerce puis ouvrier tisseur, était membre au printemps 1881 de la Fédération révolutionnaire de la région de l’Est qui regroupait la plupart des anarchistes de la région. Il demeurait 104 rue Cuvier et avait été condamné en novembre 1865 à 8 jours de prison pour “coups”.
En 1882 il travailla quelque temps pour un entrepreneur de pompes funèbres qui le renvoya pour “détournement de fonds”. Cette même années 1882, il était avec Landau l’un des responsables de la correspondance du journal L’Etendard révolutionnaire (Lyon).
Le 24 mai 1882 il assista à une réunion publique où les anarchistes lyonnais ouvrirent une souscription destinée à l’achat d’un revolver d’honneur pour le jeune ouvrier tisseur Fournier qui pendant de la grève de 44 jours des ouvriers tisseurs de Roanne avait tiré le 24 mars 1882, sur Bréchard un patron roannais. En juin 1882, lors d’une manifestation sur la tombe des mineurs tués en 1869 à La Ricamarie (Loire), il avait acheté, avec la femme Palait, la couronne au nom des anarchistes lyonnais qui fut déposée au cimetière.
Le 7 août il avait assisté à la réunion présidée par Cyvoct où Bordat avait été désigné comme délégué de la Fédération à la réunion internationale devant se tenir à Genève les 13 et 14 août suivant. Il s’y serait opposé à l’envoi d’un délégué, arguant qu’il n’y avait pas d’argent en caisse.
En septembre 1882 il avait remplacé Valadier démissionnaire à la commission exécutive de la Fédération révolutionnaire où il représentait la section des Brotteaux et dont il démissiona à son tour en octobre.
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Louis Bardoux fut arrêté le 19 novembre 1882 — au cours de la perquisition la police avait saisi plusieurs exemplaires des journaux Le Droit social, L’Etendard révolutionnaire et Le Révolté —, ainsi que de nombreux militants de la fédération révolutionnaire, et impliqué dans le procès dit Procès des 66, qui s’ouvrit à Lyon, devant le tribunal correctionnel le 8 janvier 1883, à la suite des violentes manifestations des mineurs de Montceau-les-Mines d’août 1882 et des attentats à la bombe perpétrés à Lyon en octobre 1882. Lors de son arrestation il avait déclaré ne plus faire partie de la Fédération depuis deux mois.
Bardoux fit partie des 38 prévenus de la deuxième catégorie : Baguet Bayet, Berlioz-Arthaud, Joseph Bernard, Blonde, Bonnet, Bonthoux, Toussaint Bordat, Boriasse, Bourdon, Bruyère, Champalle ou Champal, Chazy, Cottaz, Courtois, Crestin, Cyvoct, Dard, Ebersold, Étienne Faure Cou Tordu, Garraud Valadier, Émile Gauthier ou Gautier, Joly, P. Kropotkine, Liégeon, Pierre Martin Pierre, Maurin, Pinoy, Renaud, Ribeyre, Jean Ricard, Sala, Sanlaville, Sourisseau ou Sourrisseau, Thomas, Viallet, Voisin et Zuida. L. Bardoux fut condamné le 19 janvier 1883 à un an de prison, 100 f d’amende et cinq ans de privation des droits civiques, civils et de famille. Le jugement fut confirmé par arrêt de la cour d’appel de Lyon, le 13 mars 1883.
A sa libération de prison en décembre 1886, son passage fut signalé dans le département de l’Ain alors qu’il traversait le département pour gagner Genève.
Interdit de séjour, il fut inscrit au début des années 1900 comme “nomade” sur l’état vert n°2 des anarchistes disparus et/ou nomades.